Rassurer et se montrer à l’écoute. La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider (PS) s’est rendue, ce lundi 24 avril, au Centre fédéral d’asile (CFA) de Boudry pour visiter les installations et rencontrer les représentants du canton et de la commune, alors que les riverains ont régulièrement fait part de leur ras-le-bol face aux incivilités perpétrées par certains occupants du site.

«J’avais besoin de comprendre l’organisation de ce lieu de vie, de prendre connaissance de la dynamique du centre dans son environnement», a noté la cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) à l’issue de la rencontre à laquelle participaient la Secrétaire d’Etat aux migrations (SEM), Christine Schraner Burgener, et plusieurs membres de son équipe.

Aujourd’hui, personne ne conteste le bien-fondé du centre, ni sa localisation.

Elisabeth Baume-Schneider, conseillère fédérale

Avec la société civile

Les deux ministres cantonaux, Florence Nater et Alain Ribaux, étaient présents à la table ronde en compagnie du conseiller communal de Boudry, Gilles de Reynier, ainsi que de trois parlementaires fédéraux neuchâtelois, de la présidente du Grand Conseil, Clarence Chollet et de quelques députés.

Deux délégués de la société civile avaient également été conviés: Dastier Richter, riverain du CFA et fondateur de l’association Bien vivre à Neuchâtel, ainsi que Louise Wehrli, militante de Droit de rester, qui soutient les requérants d’asile.

«Les discussions ont été extrêmement passionnantes», a ajouté Elisabeth Baume-Schneider. «Notre volonté est de poursuivre ce dialogue ouvert et transparent. Le canton de Neuchâtel assume ses responsabilités. Aujourd’hui, personne ne conteste le bien-fondé du centre ni sa localisation.»

Une nouvelle convention d’ici l’été

La conseillère fédérale a expliqué qu’elle comprenait la volonté du canton de s’en tenir au maximum de 480 résidents du CFA, tel que cela est prévu dans la convention entre le Canton et la Confédération. Boudry traite aujourd’hui un quart de toutes les demandes d’asile en Suisse.

Une convention qui date de 2014, à l’ouverture du centre, et qui est en train d’être actualisée. «Nous devrions nous mettre d’accord sur cette nouvelle convention d’ici l’été», ont indiqué Elisabeth Baume-Schneider et ses interlocuteurs du Conseil d’Etat.

La cheffe du DFJP a par ailleurs tenu à souligner les «belles expériences» que permettait le CFA de Boudry. Elle a ainsi mis l’accent sur les faits que les deux tiers des résidents ont participé à des programmes d’occupation, nombreux et variés, ainsi qu’à des travaux d’utilité publique.

On ne nous a montré que ce que l’on voulait bien nous montrer. Tout était bien policé.

Louise Wehrli, militante de Droit de rester Neuchâtel

Selon le SEM, l’an dernier, les requérants d’asile de Boudry «ont effectué près de 79 000 heures dans ce cadre, notamment pour le compte de la commune de Boudry et des communes avoisinantes».

Du côté de la société civile, Dastier Richter a remercié la conseillère fédérale d’avoir intégré Bien vivre à Neuchâtel dans cette discussion.

Louise Wehrli, militante de Droit de rester Neuchâtel, avait un regard plus critique: «On ne nous a montré que ce que l’on voulait bien nous montrer. Tout était bien policé. On nous a présenté de nouveaux équipements, comme un centre de fitness, mais pourquoi avoir attendu autant de temps pour l’installer. Une vraie politique d’accueil réduirait les incivilités.»

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