Un risque de pénurie qui n’a jamais été aussi élevé, des factures d’électricité qui prendront l’ascenseur en 2023: alors que l’hiver approche, la crise énergétique qui menace la Suisse ne cesse de donner des sueurs froides à la population.

Dans ce contexte incertain, la Confédération appelle notamment les ménages à réduire leur consommation d’énergie. Sur le site stop-gaspillage.ch, elle liste une série de recommandations pour y parvenir.

Dresser un premier bilan de sa consommation

«Il n’est pas encore trop tard pour que chacun d’entre nous, à son échelle, fasse des efforts en matière de sobriété», assure Arnaud Zufferey, directeur de la société Olika, à Sierre. Ce spécialiste de la transition énergétique rappelle toutefois que tous les ménages ne sont pas égaux face à la pénurie, «selon qu’ils vivent dans un studio ou dans une villa avec piscine, mais aussi en fonction de leurs comportements».

Alors, comment identifier nos usages personnels les plus gourmands en énergie? Quels gestes adopter au quotidien pour soulager tant les réseaux électriques que nos porte-monnaies?

L’ingénieur travaille sur ces questions depuis dix-sept ans. Alors que tout s’est accéléré ces dernières semaines, il a mis au point un calculateur en ligne qui permet d’estimer la consommation d’un ménage, et de voir sa répartition en fonction des usages: électricité, chauffage, mobilité, eau chaude.

«Cet outil n’a pas vocation à remplacer les conseils d’un professionnel. Mais il permet à tout un chacun de dresser un premier bilan de sa consommation d’énergie et, surtout, d’esquisser des pistes d’action concrètes pour faire des économies.»

5 ménages romands tentent l’expérience

Dans ce contexte, Arnaud Zufferey a accepté de mettre gratuitement son outil à disposition des trois quotidiens du groupe ESH Médias, à savoir «Le Nouvelliste», «ArcInfo» et «La Côte». Nous avons ainsi sélectionné cinq ménages aux profils différents et répartis entre les cantons du Valais, de Neuchâtel et de Vaud pour tester ce calculateur.

La famille Ducommun, à Colombier (NE)

Dans le village de Colombier, à 6 kilomètres de Neuchâtel, l'appartement dans lequel vivent Steve Ducommun, son épouse Magalie et leurs enfants Julie et Noah date de 2012. Certifié Minergie, il compte quatre pièces et demie pour 120 mètres carrés de surface. Il est doté d’un chauffage au sol et d’une ventilation centralisée.

Pour se déplacer, la famille utilise deux véhicules à essence et un vélo électrique pour les trajets plus courts. Leur chauffe-eau fonctionne via une pompe à chaleur géothermique. Enfin, leur maison n’est pas équipée de panneaux solaires, mais la famille a déjà demandé des devis pour acquérir ce type d’installation.

La famille Journel, à Sion (VS)

Eric, Emilie, Célien et Clément vivent dans un appartement de quatre pièces et demie, à Sion. Côté mobilité, les parents se déplacent avec une seule voiture, un SUV modèle Seat Ateca. Ils utilisent également un scooter en alternance, que ce soit pour se rendre sur leur lieu de travail ou pour leurs loisirs. Leur logement est chauffé au gaz. Leur eau chaude sanitaire est également générée grâce au gaz. Enfin, l’immeuble dans lequel ils habitent n’est pas équipé de panneaux photovoltaïques.

La famille Dubuis, à Bière (VD)

Cédric Sandoz

A Bière, dans le district de Morges, Yann Dubuis, Catherine et leur fils Matthias vivent dans une villa individuelle avec piscine, construite en 2008. Leur chauffage est alimenté par une pompe à chaleur, tandis que leur chauffe-eau est raccordé à des panneaux solaires. Pour se déplacer, ils utilisent deux voitures, à savoir une Tesla Y 2022 électrique, ainsi qu’une Mini Countryman 2019 à essence. Avant l’hiver, des panneaux photovoltaïques devraient venir équiper la villa des Dubuis, pour une mise en service espérée au printemps 2023.

Maude Mazzoleni, à La Chaux-de-Fonds (NE)

Maude Mazzoleni vit seule dans un trois pièces et demie, à la Chaux-de-Fonds. Son immeuble, qui compte 20 appartements, date de 1970. Il est chauffé au mazout. Son chauffe-eau est raccordé directement sur le chauffage central. Pour se rendre sur son lieu de travail, elle utilise une Fiat Bravo fonctionnant au diesel. Dès que celle-ci est rangée en fin de journée, Maude Mazzoleni privilégie la marche pour ses différentes activités extraprofessionnelles. Enfin, son immeuble n’est pas équipé de panneaux photovoltaïques.

La famille Zufferey, à Uvrier (VS)

A Uvrier, sur la commune de Sion, nous allons à la rencontre de Grégory, Séverine, Léa et Maé Zufferey. Cette famille vit dans une villa individuelle construite en 1997. L’an dernier, elle y a fait installer des panneaux photovoltaïques. Leur logement est actuellement chauffé au gaz, mais le ménage est dans l’attente d’une autorisation pour l’installation d’une pompe à chaleur. Grégory Zufferey roule avec une voiture électrique de la marque Hyundai, tandis que Sandrine utilise une VW polo à essence. Enfin, leur eau chaude est produite via un boiler à gaz.

Crise de l’énergie: dans la famille Dubuis, on roulera bientôt 100% à l’électrique

Après avoir été testé par 5 ménages romands, le calculateur énergétique de l’ingénieur valaisan Arnaud Zufferey a rendu son verdict. Ce vendredi, direction Bière pour découvrir le bilan de la famille Dubuis.