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De la fourche au ski: un seul pas

L'usine de skis Authier est à l'origine d'une épopée qui a duré 67 ans.

05 avr. 2013, 00:01
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jlaurent@lacote.ch

"La première activité de mon beau-père, c'était la mancherie, explique Viviane Authier. Quand les premiers barrages ont été construits en Valais, il livrait des manches de pelle par wagon." En 1910, John Authier, jeune charron, ouvre à Bière un atelier de manches, de râteaux et de fourches en bois. Au fil du temps, la gamme s'étoffe jusqu'à offrir 700 articles en bois. En 1928, le Birolan décide de voir plus grand. Il construit un bâtiment industriel et inclut à son catalogue un autre article en bois qui fait fureur à l'époque: le ski. La fabrique birolane produit toutes sortes de modèles: ski de piste, de patrouille, de fond, de saut et, dès 1938, également des skis de compétition (lire encadré).

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le marché du ski suisse ne dépasse pas les frontières nationales. La pénurie de bois, pendant le conflit, pousse les fabricants à rechercher un système d'utilisation plus rationnel de ce matériau. Un nouveau ski va naître en contre-plaqué. Authier crée alors le modèle "Vampire" qui porte le nom de l'avion à réaction - premier à équiper l'armée suisse. La vitesse, les performances et la maniabilité de ce ski généreront des résultats spectaculaires. Ainsi, après 1945, le ski suisse part à la conquête du monde.

 

Premier fabricant suisse

 

John Authier décède en 1953. Ses deux fils, Gaston et Edouard reprennent les rênes. La fabrique investit notamment dans la recherche, avec l'apparition du ski métallique. Mais, en 1960, un incendie gigantesque détruit l'usine. Les frères Authier rebondissent, reconstruisent plus grand et se tournent vers des procédés de fabrication innovants: le ski plastique fait son apparition. En 1968, Authier produit près de 46 000 paires de skis par an. Avec 15% du marché national, c'est le premier fabricant suisse de skis. En 1969, les frères Authier, pour faire face à la concurrence étrangère, s'associent avec Olin, une firme américaine. L'association se révèle d'abord fructueuse, puis capote. En janvier 1973, l'usine est fermée. Cette même année, Rossignol & Haldemann rachète la fabrique et la marque Authier. Puis en 1988, l'usine est rachetée par Ebel Finances SA, qui gère la marque horlogère. S'engage une collaboration fructueuse avec l'ancien champion Pirmin Zurbriggen. Mais en 1995, après bien des déboires, l'usine, en faillite, ferme définitivement ses portes. Cent employés se retrouvent sur le pavé.

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