Le festival des Granges fait désormais partie du cycle des saisons à La Chaux. L’expression théâtrale y succède aux semaisons et aux moissons, côtoyant la vie à la ferme. Pour sa septième édition, la manifestation lancée par Hélène Bolanz, Nicole Amman et Lesley Gautier investit dès ce jeudi et jusqu’au 4 septembre quatre ruraux, dont deux sont encore d’usage agricole le reste de l’année.

Six spectacles pour un total de 38 représentations sont annoncés, portés par 52 comédiens expérimentés formés aux ateliers de théâtre du Comsi, créés en 1992 par la même Hélène Bolanz.

Boxer avec des mots et des gants

L’habitante de La Chaux, dont la grange réaménagée accueille le Théâtre de la ruelle depuis 2008, a mis en scène «Boxon(s) jusqu’à n’en plus pouvoir», de Stéphane Jaubertie. Une pièce «délicieuse à monter, à la fois cash et poétique», écrite sous forme de rounds de boxe. «L’action se déroule sur un ring situé dans un hangar clandestin et les comédiens ont pris des cours de boxe pour l’occasion.» Ça va cogner sec avec salves de mots et gants, assure la cofondatrice d’un festival voulu joyeux et populaire sans être boulevardier. «On a envie que nos choix de pièces parlent au plus grand nombre sans réduire la qualité.»

Les comédiens ont pris des cours de boxe en prévision de la pièce «Boxon(s) jusqu’à n’en plus pouvoir», de Stéphane Jaubertie, mise en scène par Hélène Bolanz. Crédit photo: Marie-Lou Dumauthioz.

L’humour (grinçant) de Dario Fo et Witold Gombrowicz

Le registre comique sera à l’honneur avec la farce révoltée «On ne paie pas! On ne paie pas!», du dramaturge italien Dario Fo, mise en scène par Lesley Gautier; de même qu’avec la parodie shakespearienne du pouvoir «Yvonne, princesse de Bourgogne», écrite par Witold Gombrowicz en 1938 et portée sur les planches par Nicole Amman.

Rire encore, par excès de bouffonnerie (et non sans quelques larmes de tendresse) avec «Kroum l’ectoplasme». Fanny Künzler et Stella Giuliani, qui enseignent aussi au Comsi, ont mis en scène cette comédie grinçante de l’Israélien Hanokh Levin (1975), où Kroum (et ses amis Shkitt le Taciturne et Tougati l’Affligé) excellent à échouer.

Le théâtre par (et pour) toutes et tous

A pied d’œuvre durant tout l’été pour assurer la tenue du festival, les organisatrices ont en outre prévu une Nuit du piano (ve 26 août). Huit jeunes musiciens issus des Hautes écoles de musique romandes se succéderont pour interpréter des airs des répertoires jazz et classique. Enfin, le dôme et ses 100 places assises, situés sur la place du village, accueilleront «Porte-à-faux» par la compagnie du Théâtre circulaire.

Un spectacle tout public mêlant acrobaties, musique et théâtre peu axé sur la parole. «C’est une bonne porte d’entrée pour le festival, relève Hélène Bolanz. Je me rends compte qu’il y a encore des gens au village qui ne se sentent pas légitimes pour le théâtre, qui ont peut-être l’impression que cet art n’est pas pour eux. Avec «Porte-à-Faux», nous espérons leur donner envie.»

Infos pratiques

Festival des Granges, du 25 au 28 août et du 1er au 4 septembre, village de La Chaux (Cossonay). Infos et réservations: www.comsi.ch

A La Chaux, le théâtre se glane de grange en grange

Le festival des Granges débute ce jeudi dans le cadre champêtre de La Chaux. Six spectacles emmenés par 52 comédiens sont à l’affiche d’une septième édition tous publics.