Le 2 juillet dernier, le couperet tombait: l’assemblée des délégués de l’Interprofession du Gruyère (IGP) décidait d’interdire l’utilisation du robot de traite pour une traite en continu (24h sur 24) dans les exploitations de la filière du Gruyère AOC.
En cause, une qualité de lait non optimale et le risque de produire des fromages rances, en raison d’intervalles de traite trop rapprochés. Désormais, tout nouveau robot de traite pour une traite en continu est interdit. Un moratoire de dix ans est accordé aux neuf producteurs de la filière, actuellement en possession d’un tel robot. Par contre, le lait fourni aux centrales n’est aucunement touché par cette décision.
Didier Roch, Stéphane Teuscher et Claude Croisier, associés pour l’exploitation d’un grand domaine de production laitière à Ballens, sont touchés de plein fouet par cette mesure. Grâce au moratoire, ils peuvent continuer à utiliser leurs deux robots de traite durant les dix prochaines années, à la condition que l’intervalle de traite soit au minimum de huit heures.
Précurseurs dans l’installation d’un robot de traite sur La Côte – fin 2004 – les trois exploitants se voient contraints de s’adapter à cette nouvelle donne et revoir leurs plans pour le futur de l’exploitation.
Ironie du sort, c’est précisément le lait de leur exploitation qui provoque tout le débat autour de l’utilisation du robot de traite pour une traite en continu pour la fabrication du Gruyère et qui est à l’origine de la décision sans appel de l’Interprofession du Gruyère de juillet 2012.
Retrouvez dans l'édition de lundi le récit des problèmes de rancissement du Gruyère survenus à Ballens en 2006 et tout le cheminement qui a conduit au bannissement du robot de traite en continu dans la fabrication du Gruyère AOC. Ainsi que la stratégie envisagée par les trois agriculteurs pour faire face à cette nouvelle donne.