La Suisse a mal à ses étrangers. Ce constat n’a rien d’un scoop ni d’une révélation. Les questions liées à la politique d’asile et à l’immigration suscitent immanquablement des polémiques enflammées, laissant souvent le dernier mot à l’électeur.
La Maison du dessin de presse à Morges consacre dès ce jeudi 13 juin 2013 une exposition à ce sujet à voir jusqu’au 25 août. En tout une centaine de pièces ont trouvé place sur les cimaises du Grenier bernois, signés par 39 dessinateurs de presse, représentant plusieurs générations, du vétéran André-Paul Perret aux gamins irrévérencieux de Vigousse, en passant par des plumes alémaniques ou tessinoises.
Cette rétrospective illustre une période d’une quarantaine d’années, entre initiatives Schwarzenbach, anti-surpopulation étrangère, et votation fédérale sur la loi sur l’asile, dont les modifications ont été massivement acceptés par le peuple et les cantons le 9 juin.
Entre deux, diverses initiatives émanant notamment de l’UDC qui a fait de ces thèmes son cheval de bataille favori, avec des initiatives, entre autres, contre les naturalisations facilitées, pour le renvoi des criminels étrangers et pour l’interdiction des minarets.
Récents ou plus anciens, les documents exposés portent surtout un regard critique et parfois féroce ou gentiment amusé sur un petit pays, enfermé derrière des murs et des clôtures imprenables, et sa population de nains de jardin, terrorisée par tout danger qui pourrait venir de l’extérieur.
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