La patinoire des Eaux Minérales n’a jamais aussi bien porté son nom. Depuis vendredi dernier, un problème technique empêche la production de glace, qui n’a pas tardé à retrouver son aspect liquide, au grand dam de ses principaux usagers.

Hockeyeurs, patineurs et curleurs ont vu leur programme chamboulé alors qu’ils s’apprêtaient tous à lancer leur saison… Star Forward, l’équipe fanion de hockey sur glace, a dû se résoudre à reporter son match de reprise, samedi, face à Delémont et a d’ores et déjà déplacé le suivant – le 28 septembre contre Meyrin-Genève – à Lausanne.

Une heure de glace, c’est plus de 200 francs et tu te retrouves à des horaires pas possibles…

Jonathan Lussier entraîneur Star Forward

«On aurait pu jouer samedi à la Vaudoise aréna à 17h30, mais ça ne jouait pas logistiquement pour notre adversaire, détaille l’entraîneur «Jo» Lussier. Malgré ça, j’ai quand même gardé ce créneau pour un entraînement, histoire de garder un peu le rythme.»

Aller ailleurs, mais à quel prix?

Il faut dire que ces prochains jours s’annoncent compliqués pour les hockeyeurs morgiens. «On va s’entraîner entre Lausanne et Yverdon, explique le coach des Bulldogs. Moralement, c’est très usant parce que tu ne te sens jamais chez toi. Tu dois amener tes pucks, tes maillots… C’est toute une logistique à chaque sortie.»

Pas besoin d’entretenir la glace ces derniers jours pour les employés de la Ville de Morges. Photo: Sigfredo Haro

Et trouver de la glace est aussi extrêmement onéreux. «Une heure de glace, c’est plus de 200 francs, dévoile Jonathan Lussier. Et en plus, tu te retrouves à des horaires pas possibles parce que tu prends ce qu’il reste.»

«Pas de réouverture avant le 2 octobre»
«On est en train de chercher des solutions pour faire une réparation ou proposer autre chose, explique Laetitia Bettex, municipale chargée des sports. On prévoit de porter différentes décisions à l’ordre du jour de la Municipalité, mercredi prochain. On en saura sûrement plus à ce moment-là.»
La nouvelle municipale, en poste depuis le 1er juillet, confirme que cette situation pourrait encore se prolonger. «Le 2 octobre, il doit y avoir l’ouverture officielle de la patinoire au public, détaille Laetitia Bettex. C’est la date qu’on vise pour une potentielle réouverture, ça ne devrait pas être possible avant.»

Les juniors du Forward Morges HC sont dans le même cas de figure, eux qui se déplacent jusqu’à la vallée de Joux pour griffer la glace. «Ce sont des coûts pour le club et aussi pour les parents qui doivent monter les jeunes jusque là-bas», glisse l’entraîneur de Star Forward.

Cent patineurs à caser

Une situation que connaît trop bien Indra Graber, une des trois professeures principales du Club des patineurs de Morges. «C’est une des rares patinoires qui reste fermée cinq mois dans l’année, alors on a l’habitude de faire des heures de voiture en été pour pouvoir être compétitifs en hiver», confie la coach.

Mais alors que la patinoire venait d’ouvrir ses portes lundi dernier, la voilà déjà fermée. «Comme on a une première compétition à Lausanne ce week-end et une Swiss Cup le week-end suivant à Olten, on a été s’entraîner à la Vaudoise aréna quelques heures cette semaine», développe Indra Graber.

Il ne sera toutefois pas aisé de faire patiner régulièrement les cent membres du club morgien – dont une trentaine d’entre eux font de la compétition – ces prochaines semaines. «Un autre problème se situe au niveau de la relève, ajoute la professeure. On ne peut pas faire de cours découverte pour l’instant et c’est dramatique si on perd une génération de patineurs.»

Il y a une inquiétude à chaque fois qu’on organise un événement. On se dit: «est-ce que ça va tenir?»

Claude-Alain Glauser président du Curling Club Morges

Les curleurs morgiens sont moins impactés car ils ne prévoyaient de reprendre que le dimanche 26 septembre par un tournoi du club. «On n’a pas cherché d’autres solutions parce que la Ville nous a annoncé une réouverture pour le 2 octobre», confie le président Claude-Alain Glauser.

Une patinoire qui inquiète

Déjà prétérités par la vétusté des Eaux Minérales en février 2020 – un tuyau d’évacuation avait lâché, entraînant une inondation –, les clubs morgiens perdent gentiment patience. «C’est de la machinerie qui a plus de 50 ans, alors forcément, si tu mets des sparadraps dessus, ça repousse juste le problème», glisse Jonathan Lussier.

«En 2019, avant l’inondation, un des deux compresseurs avait lâché et on avait débuté notre saison en novembre seulement, ajoute Claude-Alain Glauser. Depuis, il y a une inquiétude à chaque fois qu’on organise un événement. On se dit: «est-ce que ça va tenir?» Il y a une certaine crédibilité à garder.»

Les jeunes curleurs n’ont pas eu l’occasion de s’entraîner cette saison. Photo: Cédric Sandoz

Cette nouvelle faille vient en tout cas sérieusement poser la question de la suite à donner à cette enceinte. «Je suis conscient que les services de la Ville se démènent pour que tout fonctionne, mais quand on a une vieille voiture, même le meilleur garagiste ne peut pas faire de miracles», conclut le président du Curling Club Morges.

Curling: succès morgien lors du tournoi de printemps

Aux Eaux Minérales, le Curling Club de Morges a clôturé sa saison sur une bonne note et dans une ambiance bien conviviale.