Sophie Zuber
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«Entourée de mes deux sœurs, de mon frère et de parents aimants, j’avais tout pour être heureuse». Née en 1929, Alicia Botteron raconte son enfance dans l’hôtel familial à la Gran Vìa de Madrid. Ses premières années, rythmées par les fêtes familiales marquent le début d’une vie prometteuse. Mais lorsqu’elle évoque la suite des événements, son regard s’assombrit: «En 1936, la guerre civile éclate et pendant six mois, le bruit des bombes glaçait nos nuits», commence-t-elle.
Si jusque-là Madrid était républicaine, les Franquistes souhaitaient s’en emparer. S’en suivit une lutte acharnée pour arriver au pouvoir, entraînant avec eux, une population déchirée. Pour la Madrilène, la terreur avait pris place dans le cocon familial: «Toutefois, mes parents ne cédaient jamais à la panique, afin de nous préserver.»
La famille vécut ainsi sous la peur des visites de miliciens républicains, pénétrant dans les habitations, à la recherche...