Pierre-Alain Perren, directeur des Transports de la région Morges-Bière-Cossonay (MBC) depuis début juillet, retrouve son âme d’enfant lorsqu’il évoque la passion qui l’anime depuis toujours. «Petit, j’étais déjà fasciné par les chemins de fer, se remémore l’homme de 46 ans, le sourire aux lèvres. J’avais des modèles réduits et je prenais en photo les divers trains et bus qui passaient devant chez moi, à Sierre.»

Des journées à sillonner la Suisse

A l’adolescence, cette ferveur ne le quitte pas. Le plus beau cadeau que ses parents pouvaient lui faire était une carte journalière. «Avec mon meilleur ami, nous partions très tôt le matin et nous sillonnions toute la Suisse, poursuit celui qui est cadet d’une famille de quatre enfants. Le but était de rentabiliser au maximum le précieux sésame.»

«J’avais peur de finir archiviste, enfermé au quatrième sous-sol d’un bâtiment!»

Pierre-Alain Perren, directeur des MBC

A l’heure de choisir un métier, Pierre-Alain Perren n’opte cependant pas pour une profession en lien avec sa passion d’autrefois. Il souhaite devenir professeur de gymnase et part étudier l’histoire et la géographie à l’Université de Fribourg. «Au terme de mon parcours, je ne souhaitais plus enseigner et j’avais peur de finir archiviste, enfermé au quatrième sous-sol d’un bâtiment!»

Influencer des projets de loi

Le jeune homme a besoin de changement et souhaite travailler tout en pratiquant l’allemand. «Dès ma première postulation, j’ai été pris à CFF Cargo, à Bâle. J’ai bénéficié d’une formation de deux ans en entreprise avant d’obtenir un poste aux affaires gouvernementales, qui s’occupent des relations avec les entreprises de transports européennes.»

Questions écologiques, développement durable ou encore efficience énergétique: les domaines dont Pierre-Alain Perren s’occupe l’intéressent au plus au point. «C’était génial d’essayer d’influencer des projets de loi sur le très long terme, notamment au parlement européen mais, après quatre ans, j’avais besoin de quelque chose de plus concret.»

A toute vitesse

Du concret, il en retrouve en 2008 à Berne, toujours aux CFF. Et pas dans n’importe quel secteur, puisqu’il peut enfin embrasser le métier qu’il rêvait de faire enfant: concepteur des horaires CFF. «Cette profession ne se limite pas à inscrire une suite de chiffres sur une grille, précise-t-il. Il faut décider où s’arrêtent les trains, à quelle fréquence, tout en collaborant étroitement avec les cantons et les communes.»

Après quelques années, il devient responsable du développement de l’offre en Suisse romande pour les grandes lignes. Avec son équipe, il introduit notamment la cadence à la demi-heure pour les RegioExpress entre Lausanne et Genève et développe l’offre des trains à grande vitesse entre Lausanne, Genève et Paris.

Du rail à la route

En 2015, une nouvelle opportunité professionnelle s’offre à lui. Il quitte le monde du rail pour se tourner vers la route en devenant responsable du secteur ouest pour CarPostal. Cette même année, il conclut un partenariat avec son compagnon Damien. Le couple vit à Lausanne, sans enfant.

«J’avais envie d’être impliqué au niveau local et de relever des défis dans une région comme le district de Morges.»

Pierre-Alain Perren, directeur des MBC

Lorsque François Gatabin, qui a dirigé les MBC pendant huit ans, a fait valoir son droit à la retraite, Pierre-Alain Perren s’est profilé et a décroché le poste. «J’avais envie d’être impliqué au niveau local et de relever des défis dans une région comme le district de Morges», se réjouit-il encore. L’équipe, deux fois moins grande que celle qu’il dirigeait à CarPostal, compte quelque 300 collaborateurs.

Des défis à la pelle

Pour l’entreprise de transport, les challenges ne manquent pas. Outre l’introduction de nouvelles lignes régionales qui ont fait grincer quelques dents et le passage au tout-numérique pour sa billetterie, des projets d’importance sont sur la table. La construction du nouveau dépôt de bus, à Denges, a démarré et le bâtiment devrait être opérationnel en 2026. La reconstruction de la gare de Bière avec un nouvel atelier et un dépôt tout neuf, ou encore le développement du transport de gravier par le rail devraient se réaliser à l’horizon 2030.

Quand Pierre-Alain Perren quitte son bureau, il aime se détendre en pratiquant la randonnée ou encore le badminton. «Cela fait vingt ans que j’en fais et je n’ai pas un bon niveau, glisse-t-il, toujours avec le même sourire. Qu’importe, cela me permet de vider mon esprit.»

Morges: il est passé des modèles réduits aux trains grandeur nature

Pierre-Alain Perren vient de prendre la tête des Transports de la région Morges-Bière-Cossonay (MBC). Depuis petit, il est passionné par les moyens de locomotion.