Morges avait pris les devants, au cas où les tarifs du gaz naturel prendraient un jour l’ascenseur. Alors que les prix s’envolent, la Ville a réussi à contenir l’impact sur les petits et moyens consommateurs. Ceux-ci paient certes 10% de plus depuis le 1er avril, mais ils auraient pu casquer bien davantage si la commune n’avait pas créé, en 2005, un fonds spécial qui limite les dégâts. Sans cela, la hausse aurait été de 20%.

Cette réserve «permet, si nécessaire, de lisser les prix d’une année à l’autre lorsqu’ils sont trop fluctuants», a expliqué le municipal Jean-Jacques Aubert devant l’organe délibérant, mercredi. Elle contient aujourd’hui 1,49 million de francs. Elle a été alimentée grâce aux excédents de recettes réalisés sur la vente de gaz. Une situation qui s’est produite à chaque fois que les coûts d’achat finaux se sont révélés légèrement inférieurs à ce qui avait été budgété.

Le temps est aujourd’hui venu de puiser dans cette manne. Dans un premier temps, les autorités ont décidé d’y prélever 250 000 francs.

Des tarifs inchangés depuis 2015

Jusque-là, la Ville avait pu assurer une stabilité des tarifs – la dernière modification remonte à 2015 – grâce à une stratégie d’achat basée sur des contrats à long terme. La situation s’est toutefois tendue ces derniers temps. Alors que l’exécutif avait inscrit un montant de 5,6 millions pour l’acquisition de gaz dans son budget 2022, il s’attend désormais à devoir débourser 6,4 millions de francs.

Précautionneuse, La Coquette a décidé d’agir sur d’autres plans, notamment sur celui de la sécurité d’approvisionnement. Bien que celle-ci soit «actuellement assurée», Jean-Jacques Aubert a précisé que la Municipalité se préparait «à diversifier ses sources en vue de l’hiver prochain». Des actions de sensibilisation seront par ailleurs menées auprès de la population, afin de limiter la consommation.

Yverdon-les-Bains a annoncé une hausse de 45%

Au besoin, la commune utilisera à nouveau son fonds de réserve, afin de limiter les répercussions sur les ménages. A titre de comparaison, à Yverdon-les-Bains, les autorités ont annoncé récemment que la facture augmenterait en moyenne de 45% à compter du 1er mai.

Morges, toutefois, ne peut rien pour les gros consommateurs. Pour eux, «la hausse des prix a déjà été appliquée automatiquement par le biais de leurs contrats de fourniture, qui sont directement indexés sur les cours du gaz», a signalé Jean-Jacques Aubert.

Morges tempère la hausse du prix du gaz grâce à un trésor de guerre

La commune avait anticipé une éventuelle flambée des tarifs sur le marché de l’énergie. Les ménages verront certes leur facture augmenter de 10%, mais l’impact aurait pu être bien plus lourd.