Pour Noam Yaron, à chaque année son défi. En 2021, le nageur de Morges était allé au bout de son «Odyssée du Léman», une épopée de 75 km qui l’avait vu relier le château de Chillon aux Bains des Pâquis, à Genève. En 2022, l’aventure sera une nouvelle fois aquatique. Mais pourquoi se cantonner à un seul plan d’eau alors que l’on peut en traverser… cinq.

«Quand j’ai bouclé ma traversée du Léman, je n’avais pas forcément de nouvel objectif en tête, glisse Noam Yaron. Mais quand j’ai vu l’engouement que cela avait suscité pour la cause que je voulais défendre, la sensibilisation à la pollution des eaux, je me suis dit que ce serait bête de s’arrêter en si bon chemin et j’ai voulu poursuivre l’initiative au-delà de la région lémanique. Et même de la Romandie.»

Cinq lacs en quinze jours

Au bout de la réflexion: l’«Odyssée des lacs», une aventure qui verra le sportif de La Côte enchaîner en fin d’été Zurich, Lugano, Constance (dans sa partie helvétique), les Quatre-Cantons et Neuchâtel. Dans un ordre qui reste encore à déterminer.

Je voulais faire un truc qui n’avait pas encore été fait.

Noam Yaron, nageur morgien

«Je voulais faire un truc qui n’avait pas encore été fait et le projet a pris forme après avoir discuté avec des nageurs d’outre-Sarine. A notre connaissance, hormis le lac de Constance, aucun des quatre autres n’a encore été traversé dans sa longueur à la nage. Ce serait sympa d’être le premier à les enchaîner», sourit le Morgien, qui aimerait boucler la boucle avec Neuchâtel, «le plus grand lac entièrement suisse».

Cet itinéraire, Noam Yaron, désireux d’ajouter un peu de difficulté à son entreprise, a décidé de le parcourir dans un espace de temps relativement réduit: quinze jours. Soit, sur le papier, un jour de traversée – de 30 à 40 km en fonction de l’étape – suivi d’un ou deux jours de repos, et ainsi de suite.

La clé, ce sera la récupération

«Cette durée de deux semaines, on l’a calculée de manière assez scientifique, en prenant pour base la traversée du Léman de 2021. Là, on sera encore plus sur l’endurance, avec une vitesse moyenne normalement un peu plus basse», détaille l’intéressé, qui confie que la clé, ce sera la récupération: «C’est un aspect que j’aimerais optimiser durant ma préparation, qui comprendra deux répétitions générales que je ferai sur deux week-ends.»

A près de trois mois du jour J, qui devrait survenir entre fin août et courant septembre, le Vaudois de 25 ans confie avoir déjà mis en place 80% d’un programme qui comprendra la reconnaissance préalable des différents sites. «Comme je ne connais pas les endroits où je vais nager, il faut que j’aille sur place afin de me projeter, de visualiser et de découvrir les sensations que procure chacun des lacs», confie-t-il.

«C’est la nature qui dicte sa loi»

Logistiquement parlant, il reste encore à obtenir les dernières confirmations qui permettront d’établir avec précision le déroulé de l’événement. A commencer par le calendrier des régates, qui pèsera sur le choix des dates. «D’ici quelques semaines, on devrait avoir tout réglé», assure Noam Yaron.

Restera un paramètre par définition incontrôlable: la météo. «On essaiera d’avoir une marge de manœuvre d’un ou deux jours pour chaque traversée, précise le Morgien. Mais quoi qu’il en soit, c’est la nature qui dicte sa loi. Nous, on suit. Et on essaie de ne faire qu’un avec les éléments.»

L’environnement toujours au cœur du projet
Poursuivant sa quête de sensibilisation pour la préservation des eaux entamée lors de sa traversée du Léman, Noam Yaron sera, cette fois encore, accompagné d’un bateau à énergie solaire durant son périple. «Cette fois-ci, ce sera «La Charloupe», conçue à Neuchâtel», indique le Morgien, qui précise par ailleurs que les déplacements d’un lac à l’autre se feront, dans la mesure du possible, à l’énergie électrique.
Celui qui vient d’effectuer plusieurs mois de service civil au sein de l’Association pour la sauvegarde du Léman organisera également, à l’issue de son défi sportif, plusieurs actions qui auront pour thématique le mégot: «C’est le déchet le plus toxique et le premier à arriver dans les eaux. L’idée sera d’organiser des collectes afin de sensibiliser les gens aux dommages qu’il cause.»

Natation: Noam Yaron se lance dans une nouvelle aventure lacustre

Après avoir traversé le Léman dans le sens de la longueur l’été dernier, le nageur morgien s’attelle à un nouveau défi: relier les extrémités de cinq lacs suisses… en 15 jours.