«Vous faites de l’excellent travail.» Voilà au moins une chose qui a mis les conseillers d’accord, mercredi à Morges. Tous ceux qui se sont succédé au micro n’ont pas manqué de le faire remarquer à l’équipe du Musée Alexis Forel, qui s’était déplacée pour les écouter. Restait à savoir quel prix la Ville était prête à payer pour ce travail. Et c’est là que ça a coincé.

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Les débats portaient sur l’augmentation de la subvention annuelle que la commune verse à l’institution, dans le cadre du renouvellement de leur convention. Afin de pérenniser un poste de collaboratrice scientifique et corriger des inégalités salariales, cette dernière demandait une rallonge de 80 000 francs, pour un total de 382 000 francs.

Un procédé «jugé cavalier» selon le PLR

Une demande qui a divisé les élus, à commencer par les membres de la commission ad hoc. Si une majorité d’entre eux a estimé qu’il fallait débloquer cet argent, arguant «que l’effectif s’avère largement insuffisant pour réaliser le cahier des charges du musée», Alain Troger s’est montré d’un autre avis. Auteur d’un rapport de minorité, il préconisait que cette hausse se limite à la seule année 2022.

Le PLR a tiqué, en particulier, sur «le procédé qui a conduit à la demande d’augmentation de la subvention», jugé «pour le moins cavalier». En 2020, l’institution a décidé de passer le taux d’activité de sa collaboratrice scientifique de 20 à 60%. Si la trésorerie a permis de faire face jusque-là, les liquidités viennent aujourd’hui à manquer.

Deux poids deux mesures

«Le comité a choisi d’assécher ses finances pour développer son activité et sa masse salariale. Ce n’est qu’ensuite qu’il se tourne vers la Ville de Morges, en présentant en quelque sorte un fait accompli», a dénoncé Alain Troger.

Que nenni, a répondu Vincent Jaques: «Les demandes avaient largement été exprimées avant la pandémie.»

Le municipal s’est surtout lancé dans un long plaidoyer en faveur de la culture. Aux élus PLR qui s’étonnaient du poids de l’opération – Bertrand Gilliard a calculé qu’il en coûterait 22.50 francs à chaque Morgien – il a répliqué que lorsqu’une collectivité publique accorde de l’argent à une institution, «elle agit pour le bien commun».

La médiation culturelle, cet indispensable outil

«L’enjeu n’est pas de savoir si on a 22, 24, ou 100 francs par habitant à y consacrer. Mais de savoir si la mission du musée mérite d’être poursuivie», a renchéri Vincent Jaques.

Or de nouveaux besoins sont apparus. «Maintenant, il faut aller chercher le visiteur et faire de la médiation culturelle. Mais pour cela, il faut des moyens», a soutenu le Vert Marc-Emmanuel Crippa.

La situation est simple: on doit choisir entre l’argent pour la culture, et la culture de l’argent.

Hamza Palma, conseiller communal Vert

Certes, mais ce n’est pas à la Ville de l’assumer, a argué Veronica Gaskell, de l’Entente morgienne: «Pour les années suivantes, les administrateurs et les gestionnaires doivent faire preuve d’imagination pour trouver les sources de financement nécessaires.»

«La situation est simple: on doit choisir entre l’argent pour la culture, et la culture de l’argent», a résumé l’écologiste Vert Hamza Palma. La question a finalement été tranchée grâce à un vote nominal. Après avoir écouté chaque conseiller exprimer sa position, l’équipe d’Alexis Forel est repartie sereine, assurée de pouvoir compter sur la rallonge de 80 000 francs pour les années à venir.

Quel prix Morges est-elle prête à payer pour la culture?

Le Musée Alexis Forel a demandé à la Ville de rallonger sa subvention annuelle de 80 000 francs pour pouvoir continuer à fonctionner. Une requête qui a largement divisé les conseillers communaux, mercredi soir.