Fier et puissant au volant de son Audi A4, il n’a pas hésité à prendre l’autoroute pour son circuit personnel, durant un petit mois en 2019. Appuyant sur le champignon, il a commis pas moins de 13 excès de vitesse, sans vignette autoroutière et sans carte grise du véhicule.

Ce mardi, ce Français, 21 ans au moment des faits et dont le père est propriétaire d’un garage, n’a pas tenu à venir s’expliquer devant le Tribunal correctionnel de l’arrondissement de La Côte. Brillant par son absence une seconde fois, sans excuse valable, il a été jugé par défaut.

Bien entouré, cependant, par deux avocats, un suisse et un français. «J’ai essayé de convaincre mon client, mais il craint l’exercice de comparaître devant vous. La Suisse lui fait peur», a argué Maître Dimitri Debord. Et l’avocat de Versailles de transmettre à la Cour une lettre d’excuses du prévenu dans laquelle il se dit «envahi par les regrets et la peur», et prêt à réparer les dommages.

La Suisse lui fait peur.

Maître Dimitri Debord avocat du prévenu

A quelques kilomètres près, il aurait commis un délit de chauffard. Pour être qualifié comme tel sur l’autoroute, il eut fallu qu’il dépasse d’au moins 80 km/h la limite autorisée. Mais ses excès de vitesse, lorsqu’il a été flashé par les radars, par leur fréquence et leur intensité, interpellent. Durant un mois, entre novembre et décembre 2019, il a sévi sur l’A1, entre Ecublens-Crissier et Nyon-Coppet.

Son record: le 16 décembre 2019, il circulait à 165 km/h, alors que la vitesse était limitée à 100. Deux jours plus tard, à la même limitation, il arrivait à un dépassement de 62 km/h. Sur les tronçons limités à 120 km/h, il a fait rugir le moteur de son Audi A4 jusqu’à 177 km/h.

«Un sale gosse»

«Sa culpabilité est importante. Il n’a que faire de la législation routière, voire ressent un mépris pour l’ordre juridique suisse, a relevé notamment la procureure Sophie Rodieux. Et même si je prends acte de sa présente lettre d’excuses, que j’espère sincère, le Parquet pose un pronostic défavorable: il fait preuve d’une absence de prise de conscience totale. Sans compter qu’on aurait souhaité qu’il vienne s’expliquer aujourd’hui et ait le courage d’assumer les infractions commises.»

La représentante du Ministère public a requis une peine de prison de 14 mois – six ferme et huit avec sursis – avec un délai d’épreuve fixé à trois ans, ainsi qu’une amende de 1000 francs.

«Il a compris, il n’y aura pas de récidive», ont assuré tour à tour ses défenseurs, relevant que son casier judiciaire était vierge. «Je vous donne les garanties que vous n’entendrez plus jamais parler de lui sur vos routes nationales», a promis Maître Debord.

Les deux hommes de loi n’ont pas cherché à lui trouver des excuses. Son mobile était bel et bien l’ivresse de la vitesse. «On avait affaire à un sale gosse avec un jouet dans les mains», a commenté Maître Nicolas Gurtner.

Le tribunal rend son verdict par écrit dans les cinq jours.

Motard et chauffard
Ce même jour, les juges nyonnais ont infligé à un trentenaire, ressortissant français domicilié dans le canton de Vaud, une peine de prison de douze mois avec sursis durant trois ans, ainsi qu’une amende de 1500 francs pour violation grave qualifiée des règles de la circulation routière. Le motard, le 19 juin 2019, à 18h, au guidon de sa Ducati Streetfighter, a circulé entre Cossonay et Cuarnens à une vitesse de 151 km/h. A cet endroit, elle était limitée à 80 km/h. La dépassant de 71 km/h, il a commis un délit de chauffard – à partir d’un dépassement de 60 km/h dans ce cas.

Nyon: fou de vitesse, il échappe à la prison ferme

En 2019, alors âgé de 21 ans, ce Français avait commis 13 excès de vitesse sur l’autoroute A1. La justice le condamne à une peine privative de liberté mais lui octroie le sursis.