«Je vous prie de croire à ma bonne foi et j’implore la clémence de la Cour», a plaidé un quadragénaire, ce lundi, face à la présidente du Tribunal de police de l’arrondissement de La Côte. Et Daniela Aceti Vendrami de répondre en partie à sa requête. Si le Saint-Preyard a bel et bien été condamné pour escroquerie, il écope d’une peine pécuniaire de 60 jours-amende, à 10 francs le jour. Il devra s’acquitter des frais de la procédure à hauteur de plus de 1260 francs.

Le Ministère public avait requis, lui, 60 jours de prison au vu de ses antécédents et de sa situation financière précaire. Il avait déjà été condamné pour vol, violation de domicile, dommages à la propriété et pour avoir circulé sans permis de circulation ou plaques de contrôle et sans assurance-responsabilité civile.

Lundi, le prévenu répondait de ses commandes de café frauduleuses, par téléphone, auprès de Nespresso. Pendant plus d’un an, entre 2019 et 2020, il en a passé 14, pour un montant total de plus de 3200 francs. Son astuce – qu’il n’a pas reconnue – était de donner toujours la même adresse, mais des noms différents, et d’avoir ouvert cinq comptes clients différents.

«Je suis un grand buveur de café, je croyais que je pouvais payer. Je n’ai jamais voulu escroquer la société, je m’en excuse auprès d’elle et de la Cour. J’étais dans une sorte de frénésie. Aujourd’hui, je ne commande plus de café chez eux et je bois celui de la Coop!» a-t-il précisé.

Aujourd’hui je ne commande plus de café chez Nespresso et je bois celui de la Coop!

L'accusé d'escroquerie

Mais comment explique-t-il tous ces comptes et ces noms proches du sien mais estropiés? «C’est une erreur de Nespresso, les personnes qui prennent nos commandes ne parlent même pas français, cela doit être des fautes de frappe.»

Cent francs par mois

Peu crédible sur ce point, il a fait preuve, par contre, d’une sincérité désarmante au sujet de sa santé mentale, déclarant souffrir de schizophrénie paranoïde. «Mes problèmes psychiatriques m’empêchent de bien gérer mon argent. Avant que ma maladie ne se déclare, j’ai toujours été un modèle, a-t-il affirmé. J’ai commis des actes délictueux à cause de cela, je n’étais pas équilibré et j’entendais des voix. Aujourd’hui, je vais mieux, je suis stabilisé. Je vous assure que vous ne me reverrez plus. J’ai changé de vie et j’ai entrepris des démarches pour travailler dans un atelier protégé et aussi faire du bénévolat.»

Au bénéfice d’une rente AI, il est suivi par une curatrice. Pour preuve de sa bonne foi, le quadragénaire a produit deux courriers qu’il a fait parvenir à Nespresso dans lesquels il s’engage à rembourser l’entreprise à raison de cent francs par mois. Il souhaite être un modèle pour son fils âgé de 18 ans.

Saint-Prex: il avait escroqué Nespresso et échappe à la prison

Un quadragénaire avait effectué quatorze commandes de café pour un montant total de plus de 3200 francs, dont il ne s’était pas acquitté. Il nie avoir voulu arnaquer l’entreprise.