Dans l’après-midi du 14 septembre, vers 14 heures, un planeur a piqué du nez dans la zone de Châtel, à 1400 mètres d’altitude, situé sur le territoire de la commune de l’Isle. Les autorités restent volontairement laconiques concernant le lieu exact du crash afin de préserver la zone d’enquête de la curiosité éventuelle du public.
Le jour de l’accident, les secours ont été prévenus par un promeneur témoin de la chute de l’aéronef. Le SIS Morget, seul compétent pour les désincarcérations, a envoyé un groupe sur place pour extraire du cockpit les corps des deux pilotes décédés dans l’accident.
L’épave a été découpée en trois morceaux. L’un des intervenants a confié que «la désincarcération des corps a été difficile techniquement et émotionnellement».
Arnold Poot, inspecteur principal adjoint, chef prévention criminalité de la police cantonale vaudoise, précise que «la gendarmerie a identifié les corps grâce aux pièces récoltées sur place et les familles ont été prévenues. En revanche, l’identification formelle obligatoire par les empreintes ou l’ADN, du ressort du service de médecine légale, est en cours». L’aéronef était immatriculé en Allemagne. Jacky Lebreau, instructeur à l’école du club de vol à voile de Montricher a confirmé que le planeur n’avait aucun lien avec le club, situé à proximité du lieu de l’accident.
Le temps de l’expertise
En collaboration avec la gendarmerie et la police cantonale, le Service suisse d’enquête de sécurité (SESE), autorité de la Confédération suisse, est chargé de mener les investigations techniques pour déterminer les circonstances de l’accident.
Olivier de Sybourg, enquêteur du SESE à Payerne, est responsable du dossier de l’accident du planeur. «Le seul but du bureau fédéral d’enquête est la prévention, on n’analyse pas les fautes mais les circonstances pour établir la cause de l’accident. L’enquête prendra plusieurs mois et le délai pour le rapport est d’un an», indique-t-il.
Les planeurs sont équipés de traceurs. Les premiers éléments d’enquête pris en compte sont les «enregistrements qu’on pourrait lire à bord de l’appareil, cela dépend de son état après le crash», précise Olivier de Sybourg. En l’occurrence, l’épave en morceaux a été extraite du site du drame par hélicoptère.
La formation du pilote, le type de machine et son entretien, la météo du jour, le rapport d’autopsie sont autant de données techniques qui seront expertisées et analysées.