A la mi-septembre, Déborah Anex a pris le départ pour Kuopio l’esprit tranquille. Dans cette ville du centre-est de la Finlande, la Commugnane retrouvait, quatre ans après ses débuts dans la compétition, les joies de la Champions League féminine en tant que quatrième arbitre.

«C’est la compétition phare des clubs en Europe, donc j’attendais une nouvelle convocation. Elle est venue tardivement, mais j’étais sur d’autres types de compétitions», éclaircit la Vaudoise, qui, au final, s’est retrouvée au bon endroit au bon moment.

Du banc de touche au centre des attentions

Car le match KuPS Kuopio – St-Pölten a été le théâtre d’une grande première pour la Commugnane, le 21 septembre dernier. En effet, lors de l’entraînement de veille de match, l’arbitre principale s’est blessée.

Le malheur des uns faisait le bonheur des autres, c’est Déborah Anex, badge FIFA en poche depuis janvier 2021, qui a été propulsée au cœur du jeu et de toutes les attentions.

C’était ma première à ce niveau, donc je voulais bien faire.

Déborah Anex, arbitre

«Quand on m’a annoncé ça, j’étais un peu stressée, parce que je partais dans l’idée d’être quatrième arbitre. Ça ne veut pas dire que je ne prenais pas le match au sérieux, mais ce n’est pas la même implication», glisse celle qui habite à Aarau depuis peu.

«C’était ma première à ce niveau, donc je voulais bien faire, ajoute-t-elle. J’ai quand même eu la journée pour me préparer et une fois dans les vestiaires, c’était de la joie pure.»

Un bon match… Et une bonne note!

Sur le terrain aussi, l’arbitre de 30 ans a pu profiter du moment. «Tout s’est bien passé, il n’y a pas eu de souci ou de situations particulières à juger. Le match était assez intéressant, les deux équipes avaient à peu près le même niveau. Il fallait être concentrée du début à la fin, ce que j’ai réussi à faire», détaille la Vaudoise.

Déborah Anex s’est retrouvée au cœur des débats. Photo: Juha Leskinen

Pour une première à ce poste et à ce niveau, la dame en noir, tout de bleue vêtue, a délivré une partition sans fausse note et reçu une bonne note. De bon augure pour, peut-être, se retrouver à nouveau dans le rôle de numéro 1 en Champions League féminine.

«Je ne saurais pas dire exactement sur quels critères ils se basent pour faire les convocations, mais c’est clair que plus on fait de bonnes notes à nos matches, plus on a de chances d’en avoir d’autres et progressivement monter l’échelle», explique la traductrice.

La Coupe du monde, un jour?

Grimper les échelons, celle qui a débuté l’arbitrage «un peu par hasard avec une copine» ne cesse de le faire. Désormais arbitre pour des rencontres de 1re ligue homme et de Women’s Super League, elle ne compte pas s’arrêter là.

«Si j’arrive à atteindre la Promotion League, ça ne serait que du bonus, avoue la jeune trentenaire. A l’international, il y a trois niveaux: élite, qui permet d’arbitrer des phases finales d’Euro et de Coupe du monde, le groupe 1 et le groupe 2, là où je suis. Mais l’UEFA reforme ces groupes chaque fin d’année, donc on verra si je monte d’un rang.»

Déborah Anex bientôt en route vers le haut niveau? Photo: Juha Leskinen

Toujours plus proche des meilleures, Déborah Anex rêve un jour d’arbitrer un Mondial. «Ça serait fantastique, mais je ne me mets pas trop de pression, j’y vais étape par étape. J’espère déjà faire des phases finales d’Euro et de Coupe du monde juniors, relève la Vaudoise. C’est un premier pas et des expériences fantastiques. Et si on fait le job, le reste va suivre.»

Un souvenir de plus
Cette partie en Finlande restera, à coup sûr, gravée dans la mémoire de l’ex-joueuse de l’US Terre Sainte. Un joli moment de plus à ajouter à sa collection, déjà riche d’une finale de Coupe de Suisse féminine (en 2019) et de plusieurs parties internationales, depuis octobre 2021.
«Ma première convocation était un peu surprenante parce que j’ai eu droit à un gros match de qualification à la Coupe du monde entre l’Irlande, une équipe connue pour ne jamais rien lâcher, et la Suède, deuxième du classement mondial, sourit Déborah Anex. Ça a été très intense du début à la fin, mais c’était fantastique.»
Des souvenirs, la Vaudoise en a quelques-uns à force d’écumer les terrains d’ici et d’ailleurs. «Dernièrement, j’étais quatrième arbitre pour Angleterre-Luxembourg. C’était assez marquant parce que c’était le premier match à domicile des Anglaises depuis qu’elles ont gagné l’Euro et il y avait 28 000 personnes», se remémore Déborah Anex.

Football: la folle expérience d’une arbitre commugnane en Champions League

Alors qu’elle ne devait être que quatrième officielle, Déborah Anex a arbitré son premier match de coupe d’Europe féminine, il y a deux semaines. Récit d’une belle aventure en terres finlandaises.