Alors que les derniers détails sont apportés à la préparation du Caribana Festival, son directeur Tony Lerch revient sur les dispositions prises pour réduire l'empreinte carbone de l'événement.

Tony Lerch, vous visez cette année un bilan carbone neutre, en proposant aux festivaliers de compenser leur empreinte carbone en payant plus cher leur billet. Est-ce que vous ne flirteriez pas un peu avec le greenwashing?

C’est un premier pas, il faut bien commencer quelque part. Nous avons tout de suite placé l’objectif très haut en sollicitant des entreprises spécialisées pour nous aider, comme Myclimate. Nous nous sommes entourés d’experts pour nous conseiller dans le futur. Mais notre engagement ne s’arrête pas là. Nous avons revu notre chaîne d’élimination des déchets. Nous serons l’un des seuls festivals où le processus d’élimination des déchets sera tracé, et transporté en train. C’est un système qui a été refusé par d’autres festivals, car il est contraignant: nous aurons des équipes de contrôle sur place. Autre aspect: nous avons débattu de l’approvisionnement des stands afin de privilégier les aliments locaux.

Nous serons l’un des seuls festivals où le processus d’élimination des déchets sera tracé, et transporté en train.

Tony Lerch, directeur du Caribana Festival

Fini, les crevettes thaïlandaises?

Nous avons discuté avec les stands de la possibilité de les remplacer par des écrevisses du lac. Mais c’est encore trop tôt, les commerçants ont été fragilisés par le covid, faut y aller mollo. D’autant qu’il n’y aura plus que des assiettes et des couverts consignés cette année.

Quelles mesures avez-vous prises pour inciter les gens à lâcher la voiture?

Nous avons négocié avec Publibike l’installation d’une station de rechargement pour les vélos électriques, car la Commune de Crans n’est pas dans le réseau. On pourra aussi recharger sa voiture électrique à Caribana, ce qui ne se fait pas ailleurs.

A terme, j’aimerais que le festivalier qui fait l’effort de venir en transports publics ou à vélo soit récompensé.

Tony Lerch, directeur du Caribana Festival

Et qu’en est-il de la pollution générée par les avions et le transport de matériel des groupes internationaux?

Un formulaire zéro carbone a été envoyé à tous les agents des groupes pour les rendre sensibles à cette question et leur suggérer certaines mesures afin de compenser leur empreinte. Je peux vous dire que certains nous ont pris pour des tarés, même si j’ai l’impression que beaucoup d’entre eux sont conscients du problème. Nous sommes des écolos pragmatiques, le but n’est pas d’imposer une règle au public ou aux professionnels, mais d’inciter, d’avancer dans le domaine du faisable. Je vous assure qu’on se met la pression. A terme, j’aimerais que le festivalier qui fait l’effort de venir en transports publics ou à vélo soit récompensé.

Au Caribana, l’écrevisse du lac remplacera-t-elle la crevette thaïlandaise?

Le Caribana Festival s’est entouré d’experts afin de réduire son impact sur l’environnement. But visé: la neutralité carbone.