Fondé en 2016, l’Ensemble Mélopée s’est spécialisé dans les arrangements modernes d’œuvres issues des répertoires classique et populaire. Réunissant neuf musiciennes et musiciens professionnels et amateurs de haut niveau, la formation entièrement composée d’instruments à vent fera escale à l’église de Crassier ce dimanche.

A la baguette, le polyvalent trompettiste Claude Surdez a réorchestré les sept pièces instrumentales et les trois chansons harmonisées au programme d’un concert qui fera voyager les auditeurs entre un extrait folklorique et western de «Rodéo» de Aaron Copland et l’émotion chaleureuse de «Let It Snow».

«La réorchestration d’une œuvre ne la trahit pas, mais permet de l’ouvrir à d’autres instruments et publics», défend le chef d’orchestre dont la philosophie tient à ce mouvement de rapatriement de pièces anciennes dans le présent. «Je ne change pas la structure des œuvres, mais j’adapte la couleur des sons.»

Strauss, Gershwin et une «petite danse»

On pourra s’en faire une idée à l’écoute de la «Sérénade op 7» de Richard Strauss. Initialement composée pour instruments à vent, elle a dû faire l’objet d’une réécriture, «car nous n’avons ni basson ni cor». De même pour le standard de la chanson américaine «The Man I love» de George Gershwin, ici réinterprétée sans les paroles de son frère dans une version 100% instrumentale où clarinettes et saxophones feront valoir leurs sons expressifs.

Parmi les pièces plus récentes, Claude Surdez a réservé une place de choix au compositeur espagnol Pedro Iturralde et à sa «Pequeña Czarda» (littéralement «petite danse»). «Une musique très enlevée, technique et démonstrative, assurément la pièce la plus vive du programme.» Destinée aux virtuoses du saxophone alto, elle sera interprétée par le Colombien Diego Alvarez Sossa.

Cap aussi sur les rythmiques chaloupées et déhanchées du tango avec «Odéon» d’Ernesto Nazareth et «Primavera Porteña» d’Astor Piazzolla. Cette dernière, écrite à l’origine pour quintette (avec violon, guitare électrique et bandonéon!) est issue d’une suite de quatre pièces composées par l’Argentin en hommage à sa ville de cœur: Buenos Aires.

Une soliste pour Michel Legrand et Cy Coleman

Friand de collaborations (dont un concert brahmsien avec le chœur de Saubraz en 2018) l’Ensemble Mélopée accueillera la chanteuse Yasmine Doust en fin de programme. Outre le tube enneigé de Jule Styne, la diva mettra en voix «Les Moulins de mon cœur» de Michel Legrand et «The Best Is Yes to Come» de Cy Coleman, air rendu populaire grâce à l’interprétation qu’en fit Frank Sinatra en 1964.

Infos pratiques

Ensemble Mélopée en concert, 27 novembre à 17h. Eglise de Crassier, route de Genève 2. Entrée libre.

Crassier: l’Ensemble Mélopée, de Gershwin à Copland

Accompagné de la soliste Yasmin Doust, l’Ensemble Mélopée interprétera un florilège de pièces issues des répertoires classique et populaire à l’église de Crassier.