Après plusieurs saisons complètes en Championnat suisse des rallyes – et un titre de vice-champion obtenu en 2015 -, Pascal Perroud avait pris du recul à l’issue de l’exercice 2017, n’effectuant par la suite qu’une pige en 2018 et 2019 avant de tourner la page.

Mais pas question de refermer le livre. Car cette flamme du pilotage et de la compétition qui l’habite depuis de longues années est toujours là. Elle avait juste besoin d’un nouveau combustible pour reprendre toute son ampleur. Et ce combustible, il a un nom: Championnat d’Europe des Rallyes Historiques.

J’avais envie de ressentir les choses plus intensément. Pour cela, il me fallait une voiture sans toutes les assistances actuelles. Une voiture d’avant.

Pascal Perroud, pilote de rallye

«En 2020, je me suis rendu compte que j’avais envie d’un truc plus fun et plus en accord avec ce que je voulais: me faire plaisir, explique le Duilliéran. Les voitures sur lesquelles j’avais roulé jusque-là, équipées des toutes dernières technologies, étaient très pointues mais également – et surtout – très aseptisées en termes de sensations, poursuit-il. Moi, j’avais envie de ressentir les choses différemment, plus intensément. Et pour cela, il me fallait une voiture sans toutes les assistances actuelles. Une voiture d’avant, quoi.»

Un rêve d’enfant devenu réalité

Ce changement de catégorie, Pascal Perroud est bien décidé à le vivre à fond. Et pour ce faire, il a opté pour une monture qui lui tient particulièrement à cœur: une BMW M3.

«Elle m’a fait rêver quand j’étais gamin. Je n’en aurais pas voulu d’autre, lâche-t-il avec entrain. Cela faisait déjà un moment que je regardais les éventuelles opportunités. J’ai quand même dû chercher un peu, mais j’ai fini par trouver. Et je suis très content, on se marre vraiment bien avec et d’un point de vue sensations, elle est juste incroyable. Pour moi, l’historique, c’est l’avenir!»

En faisant l’acquisition de cette BMW M3, Pascal Perroud a réalisé un rêve d’enfance. Photo: DR

Le bruit incomparable d’un moteur qui monte haut en régime, une boîte manuelle à l’ancienne, aucune aide à la conduite, le Vaudois a plus que largement trouvé son compte au volant du bolide allemand produit entre 1986 et 1991. Et ce dans le cadre d’un projet sportif qui ne nécessite qu’un tiers du budget requis pour régater au sein du Championnat suisse «moderne».

La Coupe de Suisse pour se faire la main

«C’est un des avantages de la catégorie. Par contre, ce sont des voitures qui doivent avoir au moins 30 ans et qui, du coup, demandent énormément d’entretien, précise-t-il. C’est pour cette raison que j’ai mis ma voiture dans un team aux Pays-Bas. Pour moi, c’est hyper-pratique, ils s’occupent de tout: ils préparent la voiture, l’amènent sur les rallyes, font l’assistance durant l’épreuve et la ramènent ensuite.»

Sept rallyes de la Coupe suisse des véhicules historiques disputés entre 2020 et 2021 lui ont permis de se faire la main avant d’entamer cette aventure européenne qui commencera le jeudi 17 mars en Espagne avec le Rallye Costa Brava. Il y retrouvera d’autres bolides mythiques des années 1980 et 1990, à commencer par les Lancia Delta, Ford Sierra Cosworth et autres Subaru Legacy.

«J’ai eu l’occasion de faire une épreuve du Championnat d’Europe fin 2021 – le Costa Brava, justement – que j’ai terminée à la troisième place, et ce sans être trop préparé. C’est très encourageant» sourit Pascal Perroud.

Quatre rallyes avant de faire le point

Cette première incursion lui a aussi permis de constater l’écart qui sépare les Coupes nationales de véhicules historiques et cette compétition continentale organisée par la Fédération internationale de l’Automobile: «En Suisse et en France, l’historique fait un peu figure de doublure pour les autres catégories. Or, dans ce Championnat d’Europe, le calendrier est composé d’épreuves exclusivement organisées pour nous. Et l’ambiance est incroyable. Après la course, les spectateurs viennent nous remercier de leur avoir permis de revivre cette époque où les voitures dérapaient. C’est tout cet ensemble de chose qui m’a incité à me lancer complètement cette année.»

Historique ne veut pas pour autant dire «pépère». Le rythme et le niveau sont élevés et je sais que ce ne sera pas facile.

Pascal Perroud, pilote de rallye

Complètement… ou presque. Pour l’heure, le rallyman de La Côte a prévu de prendre part aux quatre premières manches du calendrier 2022 – qui en comporte neuf au total – avant de faire le point.

«Une fois le Costa Brava, le Vlatva (République tchèque), le Chablais (Suisse) et le Mecsek (Hongrie) faits, je verrai où j’en suis au classement. Je suis compétiteur et l’idée, c’est de gagner, glisse Pascal Perroud. Mais comme j’ai pu le constater, historique ne veut pas pour autant dire «pépère». Le rythme et le niveau sont élevés et je sais que ce ne sera pas facile.»

Championnat d’Europe des Rallyes Historiques 2022

17-20 mars: Rally Costa Brava (Espagne)
5-7 mai: Historic Vltava Rallye (République tchèque)
2-4 juin: Rallye du Chablais VHC (Suisse)
23-25 juin: Mecsek Rally (Hongrie)
14-16 juillet: Rallye Weiz (Autriche)
11-13 août: Lathi Historic Rally (Finlande)
1-3 septembre: Rallye de Asturias Historico (Espagne)
22-24 septembre: Rally Elba Storico (Italie)
13-15 octobre: Sanremo Rally Storico (Italie)

Rallye: Pascal Perroud en quête de sensations «à l’ancienne»

Vice-champion suisse en 2015, le pilote de Duillier sera dès jeudi en Espagne pour entamer une nouvelle aventure: le Championnat d’Europe des Rallyes Historiques. Au volant de sa BMW M3, il cherchera avant tout à se faire plaisir.