En plus des éclairs tombant du ciel, un autre type de foudre s’est abattu jeudi après-midi sur les réseaux sociaux: celle de parents déçus de l’annulation des cortèges de la Fête des enfants à Nyon et de la Fête du Chêne à Gland à cause des risques d’orages. Après deux ans sans défilés pendant la pandémie de covid-19, la frustration était à son comble.

Une question revient en particulier: pourquoi prendre cette décision d’annuler dans la matinée, des heures avant les cortèges de 17h40 à Nyon et de 18h45 à Gland?

Les cortèges, une grande «machinerie»

A 10h du matin, la Ville et les directions des écoles de Nyon avaient déjà tiré la prise. «En termes de logistique, ce n’est pas quelque chose que l’on peut déterminer à la dernière minute. On doit pouvoir avertir les enseignants et les parents, qui doivent savoir où récupérer leur enfant», relève Odile Rochat, cheffe du service des sports, des manifestations et de la maintenance de la Ville de Nyon.

Ces cortèges demandent par ailleurs une grande organisation. «C’est tout une machinerie qui se met en place!», note Jeannette Weber, municipale à Gland et présidente du comité d’organisation de la Fête du Chêne, qui regroupe 1000 enfants dont les plus jeunes ont quatre ans.

Le météorologue nous a annoncé de forts risques d’orages et de grêle. On ne peut pas prendre le risque de faire partir un cortège dans ces conditions.

Odile Rochat, cheffe du service des sports, des manifestations et de la maintenance de la Ville de Nyon

En cas d’annulation, les enseignants doivent pouvoir prévoir un plan B. Les assistants de sécurité publique sont également sollicités en avance pour baliser les parkings et les routes. La manifestation glandoise est aussi accompagnée de quatre fanfares, qu’il faut avertir.

La présidente est convaincue du bien-fondé de la décision prise jeudi peu avant midi, «à un instant T, avec les données disponibles à ce moment». «S’il y avait eu seulement un peu de pluie, nous n’aurions pas annulé. Mais ce n’était pas seulement ça: beaucoup de vent et des orages étaient annoncés.»

Quand le météorologue déconseille

Même réflexion du côté de Nyon, dont le défilé est composé de 1300 enfants. «Nous avons téléphoné à MétéoSuisse. Le météorologue nous a annoncé de forts risques d’orages et de grêle. On se souvient des inondations sous le pont de la gare… on ne peut pas prendre le risque de faire partir un cortège dans ces conditions», affirme Odile Rochat.

Les deux villes ont préféré la sécurité face à l’incertitude météo. Finalement, il n’y a pas eu de grêle, mais tout de même de grosses pluies et des vents forts. «Nous nous sommes dit: quelle que soit la décision prise, nous nous ferons de toute façon incendier», soupire Jeannette Weber.

Les animations maintenues

Les animations ont quant à elles été maintenues. Sur la place Perdtemps à Nyon, les classes ont profité toute la journée des manèges et autres activités, sous un beau soleil.

La fête était tout de même au rendez-vous sur les autos tamponneuses à Nyon. Photo Michel Perret.

Dans les écoles, de petits cortèges ont été improvisés, notamment au Couchant. «Mon fils est en 3P et n’a donc encore jamais connu de défilé. Il se réjouissait, c’est certain. Mais cette solution lui a tout à fait convenu. Il avait des étoiles plein les yeux! L’école a très bien rebondi», salue Eléonore Privat Näfen.

Cette maman comprend la frustration de certains parents, mais relativise. «C’était la bonne décision, et elle était difficile à prendre», estime-t-elle. Le petit événement avait tout de même le goût de la fin d’année. «Nous avons pu dire au revoir aux autres parents et aux maîtresses, et nous avons filmé pour ceux qui n’ont pas pu venir», raconte-t-elle.

Du côté de Gland, des accalmies ont permis aux familles de venir manger une saucisse à l’abri et de profiter des stands, au son de la fanfare. Dans l’après-midi, les écoles avaient aussi organisé de mini défilés costumés.

Pourquoi les fêtes des enfants ont été annulées si tôt à Nyon et Gland

Jeudi, les Villes de Nyon et de Gland ont pris la décision tôt dans la journée d’annuler leur cortège de la fête des enfants. Elles expliquent leur décision.