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La mère livre son témoignage

De son lit d'hôpital, la femme qui s'est immolée donne sa version des faits.

17 févr. 2012, 00:01
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contessa@lacote.ch

A l'autre bout du téléphone, la voix est prise de sanglots. " Je suis la mère qui s'est immolée en France, je réagis à votre article (Lire " La Côte" de mardi...) Je ne comprends pas pourquoi à Gilly, on nous calomnie. Nous ne fréquentons pas nos voisins, personne ne nous connaît. Je veux témoigner ."

Depuis des années, la mère que nous appelerons Isabelle* vit avec Jean* son compagnon, leur fille de 9 ans et une adolescente, sa belle-fille, fruit d'une première union de son ami dans une maison à Gilly. Parce que Jean a pratiqué des massages inappropriés à sa fille aînée, il est sous le coup d'une enquête pénale pour des actes d'ordre sexuels. " Il a admis les faits et je condamne ses gestes, mais..." précise Isabelle. Pourquoi ce "mais"? Par mesure de précaution, la fille de 9 ans a été placée dans un centre d'accueil par le Service de la protection de la jeunesse (SPJ) au mois d'octo bre. " Je ne pouvais la voir qu'à l'intérieur des locaux du centre, confie Isabelle éplorée. Avec mon compagnon, nous nous sommes séparés. Il a trouvé une chambre à Vallorbe. On a prolongé le séjour de la petite dans le centre et on m'a alors dit que je ne l'aurais pas à Noël. " Finalement, la fillette est autorisée à passer les fêtes avec sa mère. Sur un coup de tête, Isabelle décide de partir, avec son compagnon et sa fille. Sachant les gestes déplacés de son compagnon, pourquoi est-elle partie avec Jean? " Je suis avec lui depuis 15 ans. Il regrette ses gestes plus qu'autre chose. "

 

Inscrite à l'école

 

La cavale familiale prend des al lures de vacances. " Nous sommes allés au bord de la mer en France durant deux semaines. Après nous avons trouvé une maison près de Carcassonne, j'ai inscrit ma fille à l'école. Tout redevenait normal. Ma fille, c'est toute ma vie. Jamais je ne pourrais lui faire du mal. Elle était bien à l'école, intégrée, elle était même invitée à un anniversaire. Elle me disait qu'elle ne voulait pas retourner dans le foyer. "

Selon nos confrères de "La Dépêche du Midi", le 9 février, les gendarmes munis d'une réquisition de placement, faisant exécuter la décision du juge suisse, sont allés chercher la fillette à l'école. " Ils sont venus la prendre à 10 heures. Toute l'après-midi, je l'ai cherchée. Pour moi, c'était comme un rapt, inhumain. "

La suite, on la connaît. Isabelle se rend au centre médico-social à Carcassonne, s'asperge les jambes d'alcool et s'immole par le feu. Par désespoir. Pour se faire entendre. " Je ne voulais pas me suicider " témoigne-t-elle depuis son lit d'hôpital. " Je suis brûlée aux jambes et au ventre. "

Et comment appréhende-t-elle l'avenir? La petite est en Suisse depuis lundi. " J'ai essayé de l'appeler, mais on ne me laisse pas lui parler. Avec toutes les calomnies répercutées à Gilly, je n'ai pas envie de rentrer. Je compte rester en France. "

*Prénoms d'emprunt

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