«Il n’y a pas de technique spéciale ni d’exercice d’entraînement pour bien embrasser!», écrivait la petite Gaëlle Pégaitaz, 10 ans, à sa cousine Maryline Macheret, 12 ans. Dans les revues, à l’époque, les deux filles cherchaient les réponses à leurs grandes questions. Un peu plus de 10 ans après, l’idée a germé: et si elles le faisaient, ce magazine qu’elles auraient voulu lire?

«Je voulais organiser des ateliers sur la sexualité pour les jeunes adolescents. Mais Maryline m’a fait remarquer qu’ils sont souvent gênés et n’auraient sûrement pas osé parler», explique Gaëlle Pégaitaz, qui est par ailleurs naturopathe.

Les deux cousines, qui ont grandi à Le Vaud, ont alors pensé à un autre format: une revue en quatre tomes, que l’on pourrait lire tranquillement, à l’abri des regards et des jugements. Histoire d’apprendre à connaître son corps qui se transforme, et à appréhender les débuts de la sexualité. Le tout sur un ton détendu et humoristique.

Une histoire de «Zézette» et de «Zizi»

Les rôles se sont vite répartis: Gaëlle, 24 ans, se charge des textes et des recherches, tandis que Maryline, 26 ans, exerce ses compétences d’illustratrice. Leur magazine est même devenu son travail de Bachelor à l’école Ceruleum.

Une des illustrations de «La Zézette et Le Zizi», réalisée par Maryline Macheret.

Leur ouvrage, elles l’ont appelé «La Zézette et Le Zizi». Pourquoi ce nom? «C’est comme ça que ma maman qualifiait les sexes féminin et masculin. Alors on s’est dit: et si, pour une fois, on en parlait réellement, de ce que c’est», raconte Gaëlle.

On a envie d’informer le plus de monde possible, pour qu’il n’y ait plus de petites mésaventures

Gaëlle Pégaitaz co-auteure de «La Zézette et Le Zizi»

Si les deux cousines sont complices depuis toujours, ce magazine les a encore rapprochées. «On en a bu, des cafés latte, en créant tout ça», sourit Maryline.

Dans les écoles ou les plannings familiaux?

Les jeunes femmes espèrent maintenant que «La Zézette et Le Zizi» pourra être distribué dans les écoles et dans les plannings familiaux. Le tome 2 est prévu pour début 2022.

«On a envie d’informer le plus de monde possible, pour qu’il n’y ait plus de petites mésaventures. Des filles m’ont par exemple confié avoir retardé leur première fois car elles avaient l’impression que leur vulve n’était pas jolie ou pas normale», regrette Gaëlle.

Gaëlle Pégaitaz (à g.) et Maryline Macheret. Photo Cédric Sandoz

Lorsqu’elles étaient petites filles, la jeune femme a même cru sa malicieuse cousine, qui lui avait certifié qu’il fallait courir en se malaxant les seins pour qu’ils grossissent. «On en a fait, des tours de pâtés de maisons dans Le Vaud», rigolent-elles.

Si le magazine est surtout destiné à la jeunesse, les adultes se sont aussi montrés intéressés. «L’imprimeur nous a dit qu’il l’avait lu en entier», se marrent-elles. Des gens de leur génération leur ont aussi confié avoir découvert certaines informations. Comme quoi, il n’est jamais trop tard pour apprendre.

Infos pratiques

Commandes sur le site https://www.marilynemacheret.com/, tome 1, 16,90 francs.

Le Vaud: elles créent un magazine sans tabou sur la sexualité

L’une écrit, l’autre illustre. Gaëlle Pégaitaz et Maryline Macheret ont uni leurs talents pour proposer aux jeunes un magazine qui les informe sur les débuts de la sexualité.