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Bernardo Hernandez: "Pas surpris, ni étonné..."

L'entraîneur du Stade Nyonnais, Bernardo Hernandez a été viré avec effet immédiat.

11 févr. 2015, 08:35
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La voix est étonnamment posée. Sereine et calme. "J'ai pris note de cette rupture de contrat unilatérale." Depuis ce mardi 10 février en début d'après-midi, Bernardo Hernandez n'est plus l'entraîneur du Stade Nyonnais. Convoqué par le comité "jaune et noir", le coach s'est rendu au rendez-vous accompagné d'un représentant du syndicat des joueurs suisses, le SAFP. Là, couperet actionné, l'ultime sentence: il a reçu sa lettre de licenciement. "J'en conteste le fond!"

Bernardo Hernandez est viré avec effet immédiat, à moins de quatre semaines de la reprise du championnat de Promotion League. Les raisons? Le club évoque, dans la lettre remise à son entraîneur, des "justes motifs", "un refus délibéré" de se soumettre à sa hiérarchie, et "une attitude mettant en péril la SA et l'association". "Mais moi, je n'ai rien à voir avec l'association", rétorque Bernardo Hernandez. En précisant bien sa pensée: "Je ne suis pas d'accord! Ce qu'ils m'ont demandé de faire, je l'ai fait."

Et pourtant, sur le terrain...

L'entraîneur - "lui qui faisait le lien entre nous et le comité", comme le soulignaient des joueurs - avait dû négocier la baisse de la masse salariale de son équipe. "Si obtenir 40% de réduction au lieu de 50%, c'est une erreur...", ironise Bernardo Hernandez.

L'entraîneur ravale sa déception. Celle de ne pas "terminer le travail avec le staff et les joueurs". Ce travail qu'il abattait continuellement, chaque saison depuis son arrivée à Nyon un jour de fin juin 2012, quitte à devoir repartir d'une feuille blanche à chaque exercice. "J'étais disposé à aller au bout de mon engagement... Dommage, oui, mais la situation était devenue trop tendue. Il y avait des divergences avec le comité." Pour que tout cela se termine par son éviction: "Je ne suis pas surpris, ni étonné..."

Bernardo Hernandez quitte un vestiaire qui l'appréciait, énormément, vraiment. Fédérateur, motivateur, toujours du côté des joueurs, l'entraîneur avait réussi un sacré pari: rendre compétitif le Stade Nyonnais sur le terrain, alors que le club se démenait toujours en coulisses pour sa survie. Les résultats parlent pour le technicien: au terme du 1er tour, les "jaune et noir" ont pu passer Noël à la 8e place de Promotion League, avec 25 points en 17 matches. Avec douze unités d'avance sur la barre. "Je ne sais pas comment on a fait. Des fois, on était là avec Bernardo et on se disait que c'était de l'ordre du miracle", sourit José Bréa, son assistant.

Des droits à faire valoir

Ses années nyonnaises, ses toutes premières en tant qu'entraîneur d'une équipe de troisième division, n'auront pas été de tout repos. "Pour moi, ce fut un bon challenge, relève l'homme qui fut auparavant l'assistant de Thierry Cotting à Carouge. Je tiens à remercier, énormément, le premier comité, celui qui m'a fait confiance." Celui de feu Viviane Freymond...

Un dernier petit coup dans le rétro. "Chaque saison a eu son lot de difficultés, mais elles m'auront permis d'avancer. Ce fut compliqué, mais intéressant." La voix de Bernardo Hernandez est toujours aussi claire. "Je souhaite le meilleur aux joueurs, et j'espère qu'ils s'en sortent. Je ne nourris pas d'amertume envers le club." Comprenez, pour le Stade Nyonnais, l'entité, ses couleurs.

Pour ce qui est des dirigeants actuels, ceux qui ont mis fin à son aventure à Colovray, Bernardo Hernandez ne se prononcera pas. Il reste volontairement sur la réserve, car l'histoire ne s'arrête pas là. "Là je vais prendre du recul, profiter de mes gamins. " Et aussi se battre, ne rien lâcher, comme il n'a jamais rien lâché en deux saisons et demi: "Oui, je vais faire valoir mes droits!"

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