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Edouard Rod a décliné l'Académie française

Même s'il vivait à Paris, le romancier qui naquit à Nyon était très attaché à ses racines suisses.

01 avr. 2015, 00:01
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En cette période où la circulation fait débat à Nyon, les habitants de cette ville connaissent forcément le nom d'Edouard Rod puisque c'est sur cette rue que se trouvent les deux principaux arrêts des bus! Les amateurs de belles balades auront également remarqué le monument qui lui fut dédié dès 1915, promenade des Vieilles-Murailles, par la ville de Nyon.

Né le 29 mars 1857 à la Grand-Rue 18, il fit ses classes dans sa ville natale avant d'achever une licence ès lettres à Lausanne. En 1878, il s'installa à Paris, qui deviendra son port d'attache. Critique réputé, Edouard Rod est l'auteur prolixe d'une cinquantaine de romans. D'abord naturalistes, inspirés des idées d'Emile Zola avec lequel il écrira en 1879 une brochure polémique intitulée "A propos de l'Assommoir". Ensuite, à partir de 1888, date de parution de "La course de la mort", le Nyonnais sera plus enclin à évoquer les tourments de la vie et les dilemmes moraux. Sa notoriété fut grandissante. Alors que certains le poussaient à poser sa candidature à l'Académie française, il refusa car il aurait été obligé de prendre la nationalité française.

 

Il encouragea Ramuz

 

S'ils étaient appréciés en France, les écrits d'Edouard Rod l'étaient moins dans son pays natal. Dans une rubrique intitulée "L'homme de la rue", l'association Pro Novioduno indiquait à partir d'écrits d'Henri Perrochon que "les Vaudois estimaient qu'il écrivait trop et trop vite! Certains le trouvaient trop "Français" et d'autres "trop Suisse". Mais à La Côte et à Nyon, on était fier de lui et on aimait à retrouver dans ses pages le reflet de sa contrée natale."

Edouard Rod fut également ami de Daudet. Et joua un rôle important dans la carrière de Ramuz qu'il accueillit à Paris. Dans une lettre qu'il envoya au père de ce dernier, il déclarait: " Je crois reconnaître en lui un véritable tempérament d'écrivain."

Les Vaudois n'ont pas oublié l'écrivain décédé en janvier 1910 à Grasse et qui repose au Père-Lachaise à Paris. Son nom a été donné à un prix littéraire fondé en 1996 à Ropraz et qui fut présidé par une autre plume exceptionnelle, Jacques Chessex.

Pour la petite histoire, en 1910, après le décès d'Edouard Rod, le propriétaire du bâtiment où il est né écrivit à la Municipalité pour demander la pose d'une plaque pour honorer sa mémoire. Qui sera en effet posée... en 1957 pour le centenaire de sa naissance. MCF

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