Avec 44 oui contre 41 non et trois abstentions, le sort du préavis consacré à la transition énergétique de la Ville de Nyon s’est joué à un cheveu, au début du mois. Il lui aura même fallu éviter un référendum spontané déposé par les PLR.

Mais ce package qui doit permettre à Nyon de donner un grand coup d’accélérateur à sa politique énergétique a fini par passer la rampe du Conseil, non sans débat (lire sous-papier).

Une taxe multipliée par quatre

A Nyon comme ailleurs, il y a encore du pain sur la planche pour que la ville atteigne ses ambitieux objectifs en matière de sobriété carbone et d’autonomie énergétique. Chauffage, isolation, utilisation d’énergie locale et renouvelable, développement du photovoltaïque, etc. Pour mettre tout cela en œuvre il faut de l’argent, mais aussi des compétences.

Deux besoins justement au cœur du préavis voté lundi passé, fruit du travail de la municipale suspendue Elise Buckle remplacée par son collègue Pierre Wahlen. Il y a d’abord l’augmentation de la taxe sur l’électricité dont le plafond va passer de 0,5 centime par kilowattheure à 1,9 centime. De quoi alimenter plus généreusement le fonds «Efficacité énergétique et Promotion des énergies renouvelables» (fonds EEER). De 500'000 francs par année, les recettes passeront à 1,9 million de francs.

Une trentaine de francs par année

Pour une famille nyonnaise de quatre personnes, cette hausse devrait représenter une trentaine de francs supplémentaires par année. «Contrairement à un impôt, l’ensemble de cette taxe reviendra, in fine, dans la poche des Nyonnais, via des subventions ou des économies d’énergie. C’est une redistribution, explique Pierre Wahlen. Et il s’agit d’un plafond. La Municipalité a la volonté de l’atteindre progressivement avec la possibilité de stopper l’augmentation, voire de revenir en arrière, si nécessaire.»

Contrairement à un impôt, l’ensemble de cette taxe reviendra, in fine, dans la poche des Nyonnais.

Pierre Wahlen, municipal chargé de l’environnement

L’élu rappelle également que le programme Eco Energie qui propose, entre autres, des visites gratuites chez les particuliers pour les aider à diminuer leur consommation, permet justement, en moyenne, d’économiser une trentaine de francs par année et par ménage. «Un heureux hasard», commente l’élu.

Un spécialiste à engager

Une partie de ces nouvelles recettes servira également à financer la deuxième mesure majeure en faveur de la transition énergétique: l’engagement d’un délégué aux énergies. Placées sous la responsabilité des Services industriels, les missions principales du futur employé comprendront notamment: l’élaboration et la mise en œuvre de la politique énergétique, la communication et la sensibilisation autour de cette thématique, mais aussi la gestion du fonds EEER.

«C’est vrai que la ville a, d’une certaine manière, thésaurisé durant ses dernières années, ce qui a permis d’alimenter le fonds à hauteur de 2 millions de francs environ, reconnaît Pierre Wahlen. C’est bien la démonstration que nous avons besoin d’un délégué aux énergies pour valoriser et optimiser l’utilisation de cet argent.»

Il a fallu batailler, mais Nyon met le turbo sur sa transition énergétique

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