La Ville pourra bien créer 19 postes à temps plein (ETP) pour renforcer les effectifs de l’administration communale. Mais ces engagements, défendus par la Municipalité, ont bien failli être rabotés de 25%, comme le préconisait l’aile droite de la commission des finances.

Lundi soir, lors du Conseil communal, le débat a été très polarisé, voire émotionnel (lire encadré). Pourtant, sur le fond, l’ensemble des élus tombait d’accord sur la nécessité de recruter de nouveaux employés.

Je peux vous garantir qu’il ne s’agit pas de demandes de confort.

Alexandre Démétriadès, municipal à Nyon

Surcharge de travail, précarité des contrats pour certains postes, maintient d’une qualité des prestations dans une ville en croissance constante; à gauche comme à droite, on a souscrit à ces problématiques.

Une coupe et des arbitrages

Mais si les socialistes et les Verts ont considéré que les 19 ETP demandés se justifiaient dans leur intégralité, pour des élus du Parti des indépendants nyonnais (PIN) et de la droite, les charges supplémentaires étaient jugées trop importantes. «Si un certain nombre des besoins présentés nous apparaissent comme indispensables, d’autres ne nous ont pas convaincus, a détaillé Pierre Girard, élu du PIN. Nous demandons à la Municipalité de faire des choix.»

L’exécutif, par l’intermédiaire du municipal Alexandre Démétriadès, est monté au front pour défendre le préavis. «Nous avons demandé leurs besoins aux différents services, mais nous avons passé ces éléments à la moulinette et il y a eu de nombreux allers-retours entre la Municipalité et les services. Je peux vous garantir qu’il ne s’agit pas de demandes de confort.»

La vérité du terrain

Alexandre Démétriadès a été rejoint par le municipal PLR Olivier Riesen, chargé des ressources humaines. «Durant ces quelques mois à l’exécutif, j’ai acquis une vision de terrain et les informations qui remontent de tous les services indiquent que nous avons besoin de davantage de monde sur le bateau.»

La coupe de 25% a finalement été rejetée avec neuf voix d’écart. Le préavis a ensuite été validé par 59 oui contre 33 non, à la satisfaction, on l’imagine, des nombreux chefs de service présents, lundi soir, dans le public.

Un dérapage sous le coup de l’émotion
Lundi soir en début de séance, la socialiste Chloé Besse a reconnu avoir transmis le rapport de minorité aux deux municipaux de gauche et ce avant l’envoi du document au bureau du Conseil, ce qui constitue une violation de confidentialité. «Une erreur pleine, entière et inexcusable» commise à la suite d'«une importante surcharge émotionnelle provoquée par la lecture du rapport de minorité» a expliqué la 2e vice-présidente de l’organe délibérant. Assumant sa faute, l’élue a démissionné du bureau lequel, de son côté, a décidé d’en rester là, saluant «la transparence» de l’élue.

La Ville de Nyon obtient 19 postes supplémentaires dans la douleur

La Municipalité souhaitait renforcer les effectifs de l’administration, mais obtenir le feu vert du Conseil, lundi, n’a pas été une sinécure.