Evoquées en décembre - dans un article que le comité des "jaune et noir" n'avait pas apprécié, le jugeant "extrêmement alarmiste" -, les difficultés du Stade Nyonnais s'amoncellent. La reprise n'est pas perturbée que par la neige. La semaine passée, à la suite de nouveaux entretiens avec les dirigeants, les joueurs ont même fait grève mercredi soir à l'entraînement. Des éléments importants ne font plus partie du contingent.
Encore à l'entraînement avec Nyon jusqu'à lundi, Mergim Ferati quitte le Stade pour retourner à Lancy (1re ligue). "J'ai senti que les dirigeants - pas le staff qui a été super - ne comptaient plus sur moi", relève le meneur de jeu, de retour de blessure. Le talentueux n°10 du Stade, véritable maître à jouer, se dit "déçu" de la tournure des événements. Et regrette, comme d'autres coéquipiers, un "manque de communication" entre dirigeants et joueurs. Il sait toutefois qu'il quitte un club qui lui a beaucoup ap porté. "Mais je ne pouvais pas rester, pour mon retour en jeu, dans une ambiance pareille. En ajoutant ma blessure, cette année est très, très compliquée..."
Des négociations en cours
Point d'achoppement, les salaires. A la fin de l'année, le club fut contraint de procéder à une baisse salariale de 40%. A-t-on demandé aux joueurs une nouvelle baisse des salaires en ce début d'année, comme ils le prétendent? Les dirigeants réfutent: "Non, coupe le président Mirko Müller. Nous travaillons simplement sur la réduction annoncée en novembre. Nous sommes actuellement en négociations avec les joueurs et faisons le travail qu'aurait dû faire Bernardo Hernandez."
En insistant bien: "Nous ne voulons pas nous retrouver avec des joueurs que nous ne pouvons pas payer." Or, le salaire de Mergim Ferati est trop élevé.
Gormond en fin de contrat
Formellement, les joueurs n'ont pas de contrats signés. "On travaille avec un avocat pour proposer, avec les nouvelles grilles salariales, un contrat type", ajoute John Poidomani, le directeur général du club, qui dit avoir, lui aussi, diminué la moitié de ses revenus. Sébastien Gormond ne verra pas cette proposition. L'emblématique capitaine des "jaune et noir" n'a pas été reconduit. "Mon contrat de cinq mois arrivait à échéance à la fin du premier tour. Tout le monde - coach et les dirigeants - savait que je voulais être là pour le second tour et j'avais fait des sacrifices financiers en conséquence , raconte Sébastien Gormond. J'ai appris jeudi que je n'étais pas reconduit. C'est le bordel total."
"Gormond s'est mis tout seul en difficulté, répond John Poidomani. Il avait annoncé qu'il ne ferait que le premier tour. De toute manière, comme on dit, Gormond, c'était "a little bit expensive" (ndlr: un peu trop cher, en anglais dans le texte). A sa place, on dispose de plusieurs solutions: les jeunes qui coûtent moins cher ou le joueur testé contre Echallens, Nabil Souni."
Fargues à Köniz?
D'autres joueurs s'en iront-ils dans le mois qui vient? Peut-être Hugo Fargues. L'attaquant nyonnais, parmi les plus gros salaires de l'équipe, a fait un essai à Wil et intéresse Köniz (offre refusée, dans un premier temps, par le joueur). "Je voulais terminer la saison à Nyon, mais Carlos Varela s'est blessé et il est malgré tout possible que je parte à Köniz. Cela peut se faire dans les prochaines heures", répond Hugo Fargues.
"Nous avons une responsabilité sociale envers nos joueurs , souligne en gras Mirko Müller. Nous avons conscience de leurs problèmes, même au niveau privé. Nous essayons de trouver des solutions, de leur offrir une porte de sortie si nous ne pouvons pas les garder."
Alors, quelle formation alignera le Stade dans un mois, pour la reprise du championnat? "Il y aura clairement une équipe pour disputer le deuxième tour, affirme John Poidomani. L'effectif voulu est de dix-huit joueurs et de deux gardiens. Si besoin, on puisera dans la "deux" pour compléter ." Contacté, l'entraîneur Bernardo Hernandez n'a pas souhaité s'exprimer.
Mais au sein du groupe, il se dit que le coeur n'y est plus...