«Atmosphère irrespirable», «exécutif défaillant», «dérive»; la lettre de démission du conseiller communal Philippe Glasson risque de faire son petit effet lors de sa lecture prévue pour la prochaine séance du Conseil de Nyon agendée au 14 mars.

La missive rédigée «d’un jet» par cette figure du PLR nyonnais est cinglante, pour le moins. «C’est le but: provoquer un électrochoc au sein des élus», explique le politicien sur le départ. Car si Philippe Glasson a décidé de mettre un terme à son mandat, c’est évidemment à cause de la crise qui malmène les autorités nyonnaises depuis de long mois.

Une impasse politique

«Mercredi matin, j’ai reçu le procès-verbal de la séance extraordinaire du Conseil communal consacrée à la crise de l’administration. Il fait quarante pages! Quarante pages qui ne débouchent sur aucune solution.» Ce pilier de l’organe délibérant ne se voit pas passer les quatre années qui restent à cette législature dans un climat qu’il qualifie de «délétère et d’extrêmement négatif».

Le médecin de 74 ans, actif au sein de la clinique de Genolier depuis quatre décennies et vice-président de son Conseil d’administration, n’épargne pas la Municipalité et pointe du doigt un problème de gouvernance. «Je ne sais pas qui d’Elise Buckle ou du reste de l’exécutif a raison dans cette affaire, mais ce que je sais c’est que ces personnes ne pourront plus travailler ensemble. Comment y parvenir alors qu’une plainte pénale a été déposée?»

Une tradition familiale

Pour Philippe Glasson, ce départ fracassant marque donc la fin de son long engagement politique. Déjà très actif dans le milieu associatif, notamment au sein de Pro Novioduno, le Nyonnais se jette finalement dans le bain en 1997. «J’ai réalisé qu’il me fallait occuper une position politique pour que ma voix porte davantage», se remémore-t-il.

Ce que je sais c’est qu’Elise Buckle et le reste de la Municipalité ne pourront plus travailler ensemble.

Philippe Glasson, futur ex-conseiller communal nyonnais

Et puis chez les Glasson, la politique c’est aussi une histoire de famille. Un père municipal à Nyon et député vaudois, deux sœurs également très engagées, l’une à Genève, l’autre en Valais; en siégeant au Conseil communal, Philippe Glasson perpétuait une certaine tradition familiale.

Sans pour autant marcher totalement dans les traces de son père en tentant sa chance à la Municipalité. «Cela n’a jamais été possible, vu mes nombreux engagements professionnels et associatifs, je n’aurais simplement pas eu suffisamment de temps à consacrer à une telle fonction.»

Un château et un sonotone

Après près de 25 ans passés au Conseil, Philippe Glasson emporte logiquement de nombreux et précieux souvenirs, notamment l’énorme chantier que fut la rénovation du château. «C’est du patrimoine par excellence, je suis très heureux d’avoir pu y participer», évoque-t-il, non sans fierté.

Bien plus anecdotique, mais tout de même marquant, le Nyonnais se souvient d’une passe d’arme avec Daniel Rossellat. «Lors d’un Conseil, le syndic m’avait recommandé de vérifier si mon sonotone était bien allumé… Je ne porte pas ce genre d’appareil, j’ai une excellente ouïe!» Echaudé, le conseiller avait quitté la salle. «Encore aujourd’hui, je ne m’explique pas ce dérapage du syndic.»

Pour suivre le dossier de la crise nyonnaise:
Vous n’avez pas suivi toutes les étapes des événements nyonnais? Voici nos articles sur le sujet:
- Découverte des dysfonctionnements à l’administration
- Elise Buckle dans le viseur de la justice
- Des extraits du rapport publiés
- La réaction des politiciens nyonnais

Nyon: Écœuré par la crise, Philippe Glasson quitte le Conseil

Elu de longue date au Conseil communal, Philippe Glasson a remis sa démission. La crise politique qui secoue la Ville de Nyon aura eu raison de son engagement politique.