Patrick Meredith, chirurgien nyonnais à la retraite depuis deux ans, n’en finit plus de parcourir le monde. Sa prochaine destination? Le Cameroun. Il s’envolera du 1er au 10 mai pour une mission médicale dans le pays, dont l’objectif est de soigner des personnes atteintes de malformations congénitales.

L’initiative vient de la Fondation Meredith, association qu’il a lui-même créée. «En tout, on va opérer 23 à 24 personnes, principalement des enfants. Bien sûr, tous ces cas sont opérés gratuitement. Le transport des familles, des enfants, tout est pris en charge par la Fondation.»

Pas qu’une chirurgie esthétique

Benedikta Kamdem, médecin au service de chirurgie orale et maxillo-faciale du CHUV, se joindra à lui jusqu’au 6 mai. Elle prendra en charge quinze opérations du visage et de la mâchoire (essentiellement des becs-de-lièvre), tandis que le docteur Meredith s’occupera de huit opérations de la main. Sur place, ils seront épaulés par deux chirurgiens camerounais, à qui ils comptent bien transmettre leurs compétences.

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Le Dr Meredith (à gauche) sera épaulé par un chirurgien camerounais pour ses opérations. Photo: Fondation Meredith.

Parmi les 24 opérations prévues, 15 sont destinées à soigner ce qu’on appelle des becs-de-lièvre ou des fentes labio-maxillo-palatines dans le jargon médical. Caractérisée par une ouverture anormale entre la bouche et le nez, cette malformation ne relève pas que de l’esthétique: «On a des problèmes d’alimentation, de phonation, d’apprentissage, ou même d’audition», liste Benedikta Kamdem. Les becs-de-lièvre ne sont pas spécifiques au Cameroun. Toutefois, très peu de médecins y sont habilités à les traiter.

Mon souhait, c’est que tout le travail de la fondation continue même si je ne suis plus là.

Patrick Meredith, créateur de la Fondation Meredith

L’origine de cette malformation n’est pas très claire à l’heure actuelle: certains estiment qu’elle est génétique, d’autres qu’elle dépend des habitudes de la mère pendant la grossesse (consommation de tabac, d’alcool ou de drogues). En général, l’opération se fait à la naissance. Mais au Cameroun, avec des moyens réduits, les enfants ne peuvent pas forcément être opérés tout de suite. Un adulte né avec un bec-de-lièvre sera d’ailleurs traité par Benedikta Kamdem et Patrick Meredith lors de la mission.

Pour cette démarche, l’association a déboursé 25 000 à 27 000 francs, comprenant le matériel, le transport des patients, et les frais de voyage. Ce budget provient exclusivement des donations de la Fondation.

Qui prendra la relève?

En revanche, certaines questions restent en suspens pour ce chirurgien qui a exercé durant 40 ans à Nyon. «J’ai commencé la Fondation en 2000. Je suis encore opérationnel pendant 5 ans, même si on ne sait jamais ce qu’il peut se passer. Donc, il faut que la relève soit prise. Mon souhait, c’est que tout le travail de la fondation continue même si je ne suis plus là», confie-t-il.

Malgré tout, le médecin de 70 ans entend bien revenir au Cameroun les années à venir pour poursuivre son travail. «On ne s’engage jamais sur le court terme. Peut-être qu’on s’est engagés sur dix ans», lance-t-il sans plus de précisions, si ce n’est qu’il prévoit au moins une mission au Cameroun chaque année.

En savoir plus: www.fondation-meredith.ch

Nyon: infatigable, le Dr Meredith repart en mission au Cameroun

La Fondation Meredith envoie un duo de chirurgiens au Cameroun du 1er au 10 mai. À la tête du projet, Patrick Meredith, président de l’association et médecin qui exerçait à Nyon.