La 25e édition du Venoge festival qui a débuté mercredi soir a réservé une surprise au public: le cashless, soit payer grâce à de l’argent préalablement chargé sur un bracelet. Sur le site, c’est l’unique option disponible. Cette modification, annoncée en amont sur le site internet de l’événement, avait échappé à de nombreux habitués. Si certains étaient déjà conquis pour avoir testé le système dans d’autres manifestations, les plus réticents resteront à convaincre et à rassurer.

«C’est super comme système, mais il faudra le rôder, estiment les festivalières Leïla, de Cossonay, et Vanessa, de Renens. On sent que ce n’est pas encore très bien en place et, du coup, ces files d’attente au milieu du passage coupent un peu l’ambiance. Il faudra du temps pour que tout le monde s’habitue.»

Eviter les erreurs de caisse

Les deux festivalières n’oublient pas de regretter l’impossibilité d’utiliser Twint. Cette fonctionnalité, voulue et attendue par de nombreux festivaliers qui permet de payer directement depuis un compte bancaire traditionnel, aurait pu être mise en fonction dès cette année. Mais le festival a dû en reporter l’introduction pour éviter les mauvaises surprises. «Nous aurions aimé permettre les paiements par Twint, mais nous avons préféré ne pas le proposer cette année, parce que la stabilité du système n’aurait pas pu être garantie», précise Greg Fischer, le président du Venoge festival.

C’est plus simple pour l’organisation; vous pouvez anticiper les besoins des stocks des stands.

Greg Fischer président du Venoge festival

C’est également ce soucis de précaution qui a poussé les organisateurs à ne rembourser le solde que par Internet, dans le délai maximal autorisé par son prestataire. «Nous avons préféré ne pas rendre les montants sur place, parce qu’au vu de l’expérience d’autres festivals, ce procédé induit vite des erreurs de caisse», explique Greg Fischer.

«Pas de pourboire»

Le cashless a rapidement séduit les employés des stands, comme ceux de la Tonnelle: cette option leur permet d’éviter les erreurs au moment des transactions, comme les effets négatifs de la fatigue sur leur habilité à calculer les prix.

«On n’a pas de porte-monnaie et on n’a pas besoin de vérifier l’argent qui rentre. On n’a eu aucun commentaire négatif, parce que ça va plus vite. J’espère qu’ils garderont ce système, parce que c’est vraiment plus simple, sourit le Tolochinois Jeremie, après ses premières heures de travail au festival. Puisque le solde exact est automatiquement calculé et débité, on n’aura pas de pourboire, sauf si les gens nous le laissent en cash.»

Vers une chute des consommations?

Les heures passant, les files d’attente aux «banques» permettant la recharge des puces s’allongeaient. Du côté de certains festivaliers et employés des stands demeurent des questions: les visiteurs de cette 25e édition dépenseront-ils autant avec le cashless qu’avec de l’argent comptant?

«Normalement je viens avec 300 francs en cash, mais là, j’ai mis 50 francs à l’avance depuis Internet. Je rechargerai si j’en suis capable. Si j’ai un peu trop bu, je ne me souviens pas de mon code, rigole Joël, résident de Penthaz. Je me demande si ça ne va pas réduire les consommations sur l’entier du festival, parce que les gens ne voudront pas attendre pour recharger.»

Une incertitude que ne craint guère le président du Venoge, qui a pu, dès la première soirée, constater les simplifications logistiques offertes par cette entrée en vigueur. «C’est plus facile pour l’organisation. On peut notamment mieux anticiper les besoins en stocks des stands», conclut-il. Quant à l’impact réel de cette nouveauté sur le festival, il pourra la mesurer d’ici à quelques semaines.

Bon à savoir

La puce du bracelet n’est utilisable que pour cette édition.
Lors de la première recharge, 2 francs sont prélevés. Le festival touche quelques centimes et le reste revient au fournisseur du service.
En cas de perte, une carte préalablement enregistrée sur le site internet du festival peut être remplacée et le montant perdu recrédité auprès de «l’info cashless».
La carte peut être chargée à l’avance par carte de crédit sur Internet.
Quatre «banques» permettent aux festivaliers de recharger la carte avec de l’argent liquide ou une carte de crédit.
Plusieurs bracelets peuvent servir pour payer une facture.
Le montant restant doit être réclamé en ligne jusqu’au 9 septembre à 23h59, sans quoi, il finira dans les caisses du festival.

Paléo: c’est la fin de l’argent cash sur la plaine de l’Asse

Le festival a sauté le pas: il a décidé que, lors de sa prochaine édition, l’argent liquide sera banni de l’enceinte de la manifestation.