«Bien sûr, le sujet de la sécurité informatique est difficile et complexe, mais il ne s’agit pas, ce soir, de faire un choix technique, mais politique: veut-on protéger efficacement l’informatique de la Ville de Nyon?».

Lundi, lors de l’ultime séance du Conseil communal de l’année, le syndic Daniel Rossellat a dû monter au créneau à plusieurs reprises pour défendre un préavis concernant le renforcement de la sécurité informatique de l’administration nyonnaise.

Il faut dire qu’avec une commission demandant, à l’unanimité, le renvoi du projet à la Municipalité pour réexamen, les vents contraires étaient aussi attendus que tempétueux. A un point tel, qu’anticipant un potentiel rejet du préavis, l’exécutif a présenté un amendement faisant passer la demande de crédit de 1,7 million à un peu plus d’un million.

Des doutes toujours en suspens

Mais que reprochaient, au juste, les membres de la commission à l’approche de la Municipalité? Certains choix techniques (utilisation ou non du stockage de données à distance, par exemple), l’absence d’une stratégie claire sur le long terme ou encore une analyse des risques insuffisante ont notamment été pointés du doigt.

Il ne s’agit pas, ce soir, de faire un choix technique, mais politique.

Daniel Rossellat, syndic de Nyon

Et les quatre séances de commission en présence d’une délégation de la Municipalité, de représentants de l’administration nyonnaise et de prestataires externes n’auront pas suffi pour lever les doutes des élus.

«Le rôle d’une commission est de prendre position, mais nous considérons que nous n’avons pas eu accès aux éléments nécessaires», explique la socialiste Chiara Montecchio, qui a siégé au sein de ladite commission.

Parer au plus urgent

Le syndic a regretté que des demandes précises d’éclaircissement n’aient pas été formulées par la commission et a tenu à rappeler l’urgence de la situation: «Nous avons déjà dû mettre en place un certain nombre de mesures indispensables et investir près de 150 000 francs afin d’éviter d’être la risée du canton en matière de sécurité. Le projet amendé que nous vous soumettons ce soir (ndlr: lundi soir) permettra de pérenniser ce qui a été fait et de prendre rapidement d’autres dispositions pour garantir un minimum de sécurité dans l’immédiat.»

L’amendement a finalement été validé, avant que le préavis ne passe à son tour la rampe, mais d’une très courte tête (40 oui contre 37 non et 7 absentions).

Daniel Rossellat a promis de revenir prochainement avec un second préavis pour combler les manques de cette première version. «Si vous n’avez pas de sujet de conversation à table durant les fêtes, je vous recommande de lancer le thème «sécurité informatique», cela devrait animer la soirée.»

Ça passe pour le budget
Le budget n’aura pas, loin s’en faut, suscité autant de débat que la sécurité informatique. Affichant un déficit d’un peu plus de 11 millions, il ne se présente pourtant pas sous les meilleurs auspices. Mais avec, notamment, une péréquation qui semble vouloir desserrer un peu son étreinte et des recettes potentiellement sous-estimées, l’heure n’était pas au pessimisme. Le budget a été très largement validé.

Passe d’armes au Conseil de Nyon sur la sécurité informatique

La Municipalité de Nyon souhaitait considérablement renforcer la sécurité informatique de la Ville. Elle devra se contenter, pour l’heure, d’une version allégée.