Tout est parti d’un délit de chauffard. Le 23 juillet 2020, une motarde de 25 ans, au volant de sa puissante machine, a circulé à une vitesse de 202 km/h sur l’autoroute Genève-Lausanne, dépassant donc la limitation de 82 km/h. «Je n’ai pas accepté le retrait de mon permis ni la procédure judiciaire qui en a découlé. A ce moment-là, je me croyais au-dessus des lois, j’étais animée par beaucoup d’orgueil. La suite de mes agissements a été dictée, entre autres, par ce premier événement et ses conséquences», a-t-elle confié, ce mardi, aux juges du Tribunal correctionnel de l’arrondissement de La Côte.

Longue série d’infractions

La suite? Une multitude d’infractions commises en 2020, notamment des dommages à la propriété à l’encontre des autorités policières et judiciaires. «Je n’ai agi, alors, que dans l’optique de les narguer et de les provoquer», a-t-elle reconnu avec lucidité. Elle s’en est prise au procureur qui l’avait interrogée lors de son excès de vitesse en taguant, notamment, ses initiales sur les murs du Ministère public, à Vevey.

Je n’ai agi, alors, que dans l’optique de narguer et de provoquer les autorités.

La prévenue

Puis sa rage s’est déversée à Rolle, où la jeune femme réside. La Perle du Léman a également eu droit à moult tags, notamment le poste de gendarmerie – à quatre reprises – ainsi qu’une fois la bibliothèque intercommunale.

Mais elle ne s’est pas arrêtée en si bon chemin. Elle a délibérément crevé le pneu d’un des véhicules de la police cantonale en décembre 2020. Après avoir été interpellée par les forces de l’ordre, elle s’est fendue d’un courrier adressé aux gendarmes rollois en les menaçant de s’en prendre à eux.

Elle a également visé une station-service de Rolle en brisant la porte-vitrine coulissante, après y avoir asséné six coups de massette.

Elle file à 256 km/h «sous le nez» des gendarmes

Puis le 2 avril 2021, en guise de petite mise en jambes avant son grand coup d’éclat, elle commet un nouvel excès de vitesse sur l’autoroute A1. Au volant d’une moto nouvellement acquise, sans permis et avec des plaques volées, elle circule à 159 km/h.

Rebelote le 20 avril. Elle roule à nouveau sur l’autoroute avec des plaques volées, atteignant d’abord 154 km/h, puis poussant sa machine jusqu’à 256 km/h. Pile devant le radar de Bursins, situé en face du centre de gendarmerie. «Je l’ai fait exprès pour provoquer.»

Ce que vous avez commis est très grave.

Valérie De Watteville Subilia, procureure

La jeune femme a finalement été appréhendée et détenue durant cinq mois. «La détention a été une grosse claque. Je me suis promis que j’allais laisser en prison la personne que j’étais avant et repartir de zéro.» Depuis, elle a entamé des études dans une haute école.

Mais elle risque gros. Valérie De Watteville Subilia a requis, notamment, 3 ans de prison ferme, peine toutefois suspendue au profit d’un traitement ambulatoire et d’un suivi de probation. «Ce que vous avez commis est très grave», a commenté la procureure.

Verdict mercredi 25 mai.

Tags, excès de vitesse, elle se croyait «au-dessus des lois»

Dommages à la propriété, excès de vitesse, menaces... La prévenue entendue ce mardi à Nyon ne voulait que défier la justice et la police.