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Un faon de la Dôle a trouvé refuge auprès d'une famille d'accueil à Montherod

Un faon abandonné a été recueilli et a trouvé une famille d'adoption.

19 sept. 2013, 12:25
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"Domino" ne lâche pas d'une semelle Françoise Telfser. Elle se lève de sa chaise, fait quelques pas et le faon mâle de quatre mois de la suivre quasi religieusement. L'épouse du médecin-vétérinaire Frédéric Telfser, elle-même aide-vétérinaire, et le petit du cerf profitent d'une éclaircie, en ce lundi 17 septembre. L'animal gambade dans son parc extérieur à Montherod et Françoise Telfser lui tient compagnie, tout en lisant, assise sur une chaise, au milieu du parc. Lorsqu'il est à l'extérieur, l'animal, encore craintif, a besoin d'une présence humaine rassurante. "Cela fait presque trois semaines qu'on le sort, environ deux heures par jour. Avant, il était uniquement dans un box à l'intérieur" , informe Frédéric Telfser.

L'histoire de "Domino" - un prénom qu'il doit probablement à son pelage brun clair tacheté de blanc qu'il avait quand il était petit - est digne d'un scénario des studios Disney. En mai dernier, des promeneuses trouvent un petit faon gisant au bord d'un chemin, du côté de La Dôle. Il avait probablement été abandonné par sa mère, quelques jours après sa naissance, car trop faible.

 

"J'étais sûr qu'il ne passerait pas la nuit"

 

Les promeneuses le recueillent et l'amènent aussitôt au Zoo de la Garenne, dont une des missions est de prodiguer des soins aux animaux. "J'étais sûr qu'il ne passerait pas la nuit, qu'il n'y avait plus rien à faire", se souvient Pierre Ecoffey, directeur du parc zoologique de Le Vaud. "Domino" est par ailleurs le premier petit du cerf recueilli et soigné par La Garenne. " Il était dans un état comateux, en hypothermie, les membres déjà tétanisés. Pour son confort, on l'a mis à l'abri dans une pièce chauffée avec également des lampes chauffantes", poursuit Pierre Ecoffey.

Heureuse surprise, le lendemain le petit faon était toujours en vie. Pierre Ecoffey prend alors contact avec Patrick Deleury, surveillant de la faune. "La détention des animaux sauvages est interdite, sauf autorisation spéciale de la part de la Conservation de la faune. Dans ce cas, on a donné le feu vert pour le sauver, car un des rôles du Zoo de la Garenne et de la Conservation de la faune est la sauvegarde des animaux sauvages, même si par ailleurs les cervidés sont présents en abondance dans nos forêts", explique Patrick Deleury.

"Domino" n'étant pas blessé, il fallait avant tout qu'il reprenne des forces. Lait de chèvre, puis lait de cabri, "Bambi" a grandi. Le Zoo de la Garenne, trop à l'étroit, ne pouvant pas le garder plus d'un mois, c'est la famille Telfser qui a pris le relais. Frédéric Telfser étant par ailleurs le médecin vétérinaire attitré du parc zoologique. Mais c'est surtout Françoise Telfser et sa fille qui prennent soin du faon. Car il faut non seulement le nourrir - un biberon de lait de cabri trois fois par jour, actuellement "Domino" boit 5 à 6 litres de lait quotidiennement - et aller chercher sa nourriture. En bonne maman de substitution, Françoise Telfser va lui cueillir des feuilles d'arbres que le faon affectionne. Le petit "Domino" va croître rapidement: de faon, il deviendra hère, daguet puis cerf, pesant 200 kg une fois adulte et déjà 100 kg dans une année. "C'est une belle aventure: on apprend beaucoup, on tâtonne, je me suis documentée pour connaître ses habitudes, alimentaires notamment" , relève Françoise Telfser. Les Telfser sont désormais des habitués du sauvetage d'animaux sauvages: la famille a pris soin, l'an passé, de deux jeunes chevreuils.

 

Plus de forêt pour s'ébattre

 

"Domino", par contre, ne retournera pas à l'état sauvage. Il ne sera pas le roi de la forêt mais celui d'un parc zoologique. Le petit animal devrait être accueilli dans un parc à cerfs (lire encadré). "Il est impossible de le relâcher dans la nature. On sait par expérience que les jeunes cervidés mâles, lorsqu'ils ont eu un contact avec les humains, les considèrent comme un congénère et, une fois relâchés, auront tendance à vouloir les attaquer, dans un rapport de concurrence. Et avec leur bois, c'est dangereux" , explique le surveillant de la faune longerois. "C'est tellement exceptionnel de pouvoir sauver un tel animal et qu'il ait un avenir. Quand on le relâche, c'est un moment de bonheur" , conclut Pierre Ecoffey.

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