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Lausanne: près de 350 personnes rendent hommage à Hocine Aït-Ahmed, le "résistant inlassable"

Les obsèques de Hocine Aït-Ahmed ont rassemblé mardi près de 350 personnes à Lausanne. Celui qui s'est battu toute sa vie pour l'instauration de la démocratie et du multipartisme en Algérie est décédé mercredi dernier à l'âge de 89 ans.

29 déc. 2015, 15:00
Famille, amis, responsables politiques et autorités suisses ont rendu un dernier hommage à cette figure incontournable de l'indépendance algérienne.

Près de 350 personnes ont rendu mardi à Lausanne un dernier hommage à Hocine Aït-Ahmed, décédé au CHUV à 89 ans mercredi dernier. Famille, amis, responsables politiques et autorités suisses ont salué la figure exceptionnelle de l'opposant historique algérien.

"Résistant inlassable, mais aussi héros ordinaire, Hocine Aït-Ahmed était un homme aussi grand que modeste", a déclaré la professeure Marie-Claire Caloz-Tschopp qui a travaillé avec Hocine Aït-Ahmed, né en 1926 en Kabylie et installé depuis 1966 à Lausanne.

"Notre deuil est aussi immense que l'héritage qu'il nous laisse", a poursuivi la philosophe qui a conduit la cérémonie au Centre funéraire de Montoie. Elle a loué "l'intelligence aiguë et la civilité exquise" du militant des droits de l'homme qui s'est battu toute sa vie pour l'instauration de la démocratie et du multipartisme en Algérie.

Contre la colonisation

Opposant radical au régime depuis l'indépendance en 1962, Hocine Aït-Ahmed faisait partie des chefs historiques du mouvement de libération nationale. Il a participé au lancement du soulèvement en novembre 1954 contre la colonisation française. Arrêté deux ans plus tard, il est libéré en 1962.

En 1963, Hocine Aït-Ahmed a lancé le Front des Forces socialistes (FFS) et des maquis armés en Kabylie. Il est arrêté une année plus tard, condamné à mort puis gracié avant de s'évader en 1966. Il gagne alors Lausanne. En 1999, il s'est présenté à l'élection présidentielle algérienne et a obtenu 3,17% des voix.

Solidarité de la Suisse

Ambassadrice de Suisse en Algérie, Muriel Berset Kohen a tenu à faire part de "toute sa solidarité avec la famille du défunt et les Algériens qui vivent en Suisse". Elle a souligné la reconnaissance d'avoir eu "dans notre pays une telle personnalité".

Historien au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), Marc Perrenoud a retracé le parcours "admirable" de Hocine Aït-Ahmed, des montagnes de Kabylie jusqu'au bord du Léman. Il a rappelé qu'à une époque, certains considéraient Lausanne comme la base stratégique pour l'insurrection en Afrique du Nord, en accueillant pas seulement des Algériens, mais aussi des Marocains et des Tunisiens.

Amoureux des gens

Mêlant souvenirs intimes, rappels des combats politiques, la cérémonie a aussi connu des moments d'émotion. "C'était un amoureux des gens, un homme de coeur. Il avait foi en la justice, c'était son maître mot", a expliqué Bouchra, fille de Hocine Aït-Ahmed.
La mère du chanteur kabyle Matoub Lounès, assassiné en 1998, a chanté un chant liturgique pour la veillée des morts. Enfin, Idir 66 ans, un des chanteurs les plus célèbres d'Algérie, a clôturé avec sa guitare la cérémonie, abondamment filmée par de nombreux téléphones portables.

National et populaire

Le corps de Hocine Aït-Ahmed doit être rapatrié le 31 décembre en Algérie. Il sera inhumé le lendemain dans son village natal d'Aït Yahia, avec des funérailles nationales et populaires. Un deuil de huit jours a été décrété par le président Abdelaziz Bouteflika.

 

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