Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le droit de préemption passe la rampe devant le Grand Conseil vaudois

Le Grand Conseil vaudois a accepté mardi le droit de préemption en matière de construction de logements. Une manière selon le Gouvernement et la gauche de lutter contre la crise du logement qui frappe le canton de Vaud.

27 oct. 2015, 18:48
Le droit de préemption passe la rampe.

Malgré les cris d'une large partie de la droite, le Grand Conseil vaudois a accepté mardi le droit de préemption en matière de construction de logements. Le dispositif doit permettre, selon le gouvernement et la gauche, de lutter efficacement contre la crise du logement qui frappe le canton.

Alors que le long débat émaillé de quelques escarmouches arrivait à son terme, l'intervention de Jean-Marie Surer, chef du groupe PLR, a mis le feu aux poudres. "J'ai dû me taper vos bouffonneries", a-t-il commencé par lancer à Jean-Michel Dolivo (La Gauche) qui avait traité auparavant les PLR de "tartuffes."

Politique volontariste

Et la suite s'est révélée à l'avenant. La politique "volontariste" prônée par le socialiste Nicolas Mattenberger "sacrifie les principes fondamentaux d'une société libérale". En acceptant le principe du droit de préemption, "on met le doigt dans un engrenage diabolique", a affirmé Jean-Marie Surer.

Le droit de préemption voulu par le Conseil d'Etat vient en contre-projet à l'initiative de l'Asloca qui demandait le droit d'expropriation. Dans le premier cas, le propriétaire doit vouloir vendre un terrain. Cela se fera au prix du marché, mais, avec des cautèles, il devra s'adresser aux collectivités publiques. Il ne pourra donc pas vendre à qui il veut.

Processus d'étatisation

"Nous assistons à un processus lent et sournois d'étatisation", a martelé Jean-Marie Surer. Un processus "cher à certaines collectivités totalitaires. Nous assistons à une francisation de la politique du logement", a-t-il relevé en référence à la politique du président français François Hollande imposée, selon lui, aux communes.

Pour favoriser la construction de logements, le canton de Vaud doit utiliser d'autres moyens que ce droit de préemption, a-t-il ajouté en appelant à "shooter" l'article 85c. Au vote nominal, le chef du groupe PLR n'a cependant pas été suivi. L'article qui ancre le droit de préemption dans la nouvelle loi sur le logement a été accepté par 71 voix contre 56 et 6 abstentions.

La charge de Jean-Marie Surer n'est pas restée sans réponse à l'autre bord de l'hémicycle. "Atteintes aux droits de l'homme, outil diabolique" s'est étonné Nicolas Rochat-Fernandez, chef du groupe socialiste. "Le PLR ne propose rien du tout" pour vaincre la crise du logement, a-t-il dénoncé en regrettant une volonté "d'enterrer le contre-projet", fruit du compromis entre les différentes composantes du Grand Conseil et l'Asloca.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias