Cremo doit réduire les émissions de particules fines émises par son usine de Lucens. La mise aux normes de ses installations techniques devrait être réalisée d'ici 2018, indique mercredi le canton de Vaud.
Menées l'an dernier, des mesures de la qualité de l'air à Lucens ont révélé des concentrations de particules fines (PM10) dépassant à une dizaine de reprises la limite journalière fixée par l'Ordonnance sur la protection de l'air (OPair). Après avoir identifié le pollueur, le site Cremo SA, le canton de Vaud a ordonné l'assainissement des infrastructures.
Santé pas en danger
Si les installations de combustion de l'entreprise avaient été contrôlées, tel n'avait pas été le cas de celles de séchage du lait, relève Clive Muller, chef de la division Air, climat et risques technologiques à la Direction générale de l'environnement (DGE).
Les quantités de particules fines émises durant des années sont "importantes". La santé des travailleurs et de la population environnante n'a cependant "pas été mise en danger", poursuit Clive Muller. En moyenne annuelle, on a atteint 21,6 microgrammes de poussières de lait par m3 au lieu des 20 prescrits par l'OPair.
Gros travaux
La société fribourgeoise Cremo, qui a repris l'usine de Lucens en 2003 après la faillite de Swiss Dairy Food, a indiqué vouloir assumer ses responsabilités environnementales. Elle va remplacer la tour principale de séchage du lait. Quant à la deuxième tour, elle sera équipée d'un nouveau filtre à particules, précise le communiqué vaudois.
L'usine de Cremo qui sèche le lait sur sol fribourgeois (Villars-sur-Glâne) est plus récente que celle de Lucens et respecte les normes OPair. Pour que le groupe puisse continuer son travail, le temps de réaliser les travaux à Lucens, le site fribourgeois va se doter d'une tour de séchage supplémentaire, explique Clive Muller.
Des millions de francs
La Direction générale de l'environnement se félicite de la collaboration de la commune de Lucens et de Cremo. Elle qualifie "d'ambitieux" les délais que s'est fixés l'entreprise, d'autant que les travaux coûteront "des millions de francs", conclut Clive Muller.