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Ramoneurs en blanc pour la CGN

Les chaudières des bateaux sont nettoyés tous les deux ans.

24 janv. 2013, 00:01
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sguggenheim@lacote.ch

Le lac est calme, pas un bateau à l'horizon. Seuls quelques navires de la CGN (Compagnie générale de navigation) assurent les navettes frontalières en cette période hivernale. A Ouchy pourtant, le chantier naval de la compagnie, désert en été, est en pleine effervescence. Parmi tous les bateaux à quai, le "Simplon" subit un nettoyage en règle de ses chaudières par des ramoneurs.

 

Habillés de pied en cape

 

Harnachés comme des cosmonautes, les ramoneurs, accroupis, brossent consciencieusement l'intérieur de l'une des deux chaudières du "Simplon". Ils sont habillés d'une combinaison blanche qui devient rapidement rouge des particules en suspensions aux alentours. Ces habits de protection, s'ils sont parfaitement étanches aux poussières, s'usent ou se déchirent au bout de deux ou trois jours et doivent être changés régulièrement. Les ouvriers portent des masques pour se protéger les yeux et filtrer les poussières. " On change le filtre du masque une fois par jour ", relève Eric, le ramoneur en charge du "Simplon". Par ailleurs, le bruit des différents outils utilisés force les ouvriers à mettre des tampons auriculaires, ce d'autant que la chaudière fait office de caisse de résonance.

 

Travail pénible

 

Pour ramoner le bateau, ils sont deux: un ouvrier et un apprenti. Le premier se trouve au fond de la chaudière, tandis que le second se tient à l'entrée. " Les ramoneurs doivent toujours travailler à deux dans un milieu confiné tel que celui-là ", explique Jean-Daniel Wampfler, maître ramoneur responsable du nettoyage des chaudières et cheminées de la flotte de la CGN.

Agenouillés ou accroupis, les professionnels ne peuvent travailler plus d'une heure d'affilée sans faire de pause. " C'est très fatiguant pour les bras! " confie Eric tandis que son apprenti se plaint également de maux de dos en fin de journée. " Il faut avoir une bonne condition physique ", renchérit Jean-Daniel Wampfler. Malgré cela les ramoneurs apprécient de travailler quelque temps sur ces embarcations, plutôt que dans des bâtiments.

 

Soin particulier

 

Le "Simplon", l'un des cinq bateaux à vapeur Belle Epoque avec roues à aubes, nécessite un ramonage particulier, contrairement aux embarcations plus modernes. Ceux-ci comportent des chaudières à vapeur soumises à une haute pression. " La vapeur peut s'élever jusqu'à 380 degrés. Sur le "Simplon", elle s'élève à 270 degrés ", explique David von Flüe, responsable du département Maintenance de la CGN.

" Pour le ramonage des bateaux à vapeur, il faut au minimum 10 jours à deux ramoneurs, alors que pour les autres, il suffit d'une seule journée pour un ramoneur", souligne Jean-Daniel Wampfler.

Le "Simplon" comprend deux chaudières séparées datant de 1966. Ce sont des sortes de boyaux longs de 6 à 7 mètres et d'environ un mètre de diamètre. Il s'agit donc pour les ramoneurs de nettoyer avec soin au moyen de brosses les différentes parties des chaudières, tels que les raccordements à la cheminée, les foyers et les buses, ainsi que les 320 tubes d'échappement de la fumée. Une fois le nettoyage terminé, les spécialistes aspirent toute la poussière restante.

" Il est important de bien essuyer toutes les soudures! " insiste Jean-Daniel Wampfler. Après le passage des ramoneurs, des inspecteurs de l'Association suisse d'inspection technique viendront contrôler chacune des soudures, afin d'éliminer tout risque de fuite de vapeur. Le ramonage ainsi que ce contrôle interviennent une fois tous les deux ans.

L'entreprise de nettoyage mandatée par la CGN consacre environ un mois et demi par an au ramonage de sa flotte. Bientôt le Rhône et le Savoie verront à leur tour apparaître des ramoneurs pour s'occuper de leurs fourneaux.

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