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Train: bientôt une nouvelle ligne entre Lausanne et Genève?

Le Conseil d’Etat vaudois a présenté mercredi «Vision 2050», sa nouvelle stratégie en matière de rail. Elle doit permettre au canton de défendre ses intérêts ferroviaires au niveau fédéral. Parmi les pistes de réflexion prioritaires figurent la diminution du temps de parcours entre Berne et Lausanne et une nouvelle ligne à destination de Genève.

03 juin 2020, 16:34
/ Màj. le 03 juin 2020 à 17:30
Les conseillers d'Etat Nuria Gorrite et Pascal Broulis, comme tout le gouvernement vaudois, misent sur un développement ambitieux du rail

Le canton mise sur le rail, champion de la plus petite dépense énergétique par kilomètre parcouru, pour offrir à ses habitants une mobilité durable, efficace et assurant sa prospérité. Il a développé une stratégie ambitieuse pour lui permettre d’avoir son destin ferroviaire en main, a relevé la présidente du gouvernement Nuria Gorrite mercredi devant la presse à Lausanne.

Même si les conséquences de l’actuelle pandémie diminueront un peu la fréquentation à court terme, une forte augmentation de la capacité du réseau ferroviaire vaudois à long terme reste indispensable, a ajouté la ministre.

Condition du succès

Le gouvernement a préparé un projet de loi qui sera soumis au Grand Conseil. Il lui demande onze millions pour financer les études qui permettront de décrocher des financements fédéraux. La stratégie doit en effet être prête à l’horizon 2022 pour être présentée dans le prochain paquet d’investissements (Prodes 2030-2035) aux Chambres fédérales en 2026.

«Le temps ferroviaire est long. Il est important d’avoir sa propre vision et de proposer des projets clairs et réalisables aux CFF et à la Confédération. Jouer la carte du rattrapage ne suffira pas», a relevé la cheffe du Département des infrastructures.

«Nous devrons démontrer que nous avons des projets mûrs et réalistes. C’est la condition du succès». La conseillère d’Etat en veut pour preuve l’exemple du canton de Zurich.

Sur la carte européenne

Vaud veut aussi renforcer sa place du canton sur la carte suisse et européenne du rail. Plus court chemin entre Paris et Milan, la gare de Lausanne doit devenir une halte incontournable pour les futurs trains de nuit qui relieront Marseille à Munich ou Zurich à Barcelone.

«Nous devons défendre le nœud ferroviaire de Lausanne-Renens comme Genève défend son aéroport», a indiqué pour sa part Pascal Broulis, conseiller d’Etat en charge des finances. Un fort développement des infrastructures ferroviaires est également nécessaire pour faciliter le transport de fret et offrir de nouveaux débouchés économiques à la Métropole lémanique.

Pistes principales

Les grandes pistes d’études sont déjà identifiées. Parmi elles, la création, en plusieurs étapes, d’une nouvelle ligne entre Genève et Lausanne «pour arrêter de bricoler sur la ligne actuelle». Celle-ci est la seule en Suisse à ne pas disposer d’un parcours alternatif permettant de faire passer les trains lors d’incidents, a souligné Mme Gorrite: «L’exercice sera complexe, mais pas insurmontable. Des réflexions sont en cours avec le canton de Genève.»

Autre point crucial, discuté cette fois-ci avec le canton de Fribourg, la diminution du temps de parcours entre Berne et Lausanne pour qu’il soit équivalent à celui entre Berne et Zurich (moins de 60 minutes). «Nous ne voulons pas d’une scission entre un système performant de grandes lignes en Suisse alémanique et un réseau qui serait régional en Suisse romande», a signifié la ministre.

Objectifs plus proches

Vision 2050 permettra également de réfléchir à la modernisation de l’ensemble du réseau ferroviaire vaudois. Il s’agit de préparer les prochaines étapes, après 2030, du RER Vaud et de l’ensemble des lignes régionales en correspondance avec les voies CFF.

Parmi les priorités à étudier figurent une diminution des temps de parcours entre la Broye et Lausanne et une optimisation de la desserte du Chablais. Notamment par le biais d’une ligne RER qui passerait par Puidoux en évitant le détour par Lausanne pour rejoindre Berne.

Le canton veut aussi réfléchir à un maillage plus serré, à des liaisons diamétrales efficaces comme, par exemple, entre Morges et Yverdon. «Nous ne nous interdisons aucune réflexion. Mais seuls les projets démontrant un rapport coût-efficacité seront retenus par la Confédération», a tempéré Mme Gorrite.

Vision 2050 est un processus réalisé en collaboration étroite avec l’Office fédéral des transports, les CFF et autres entreprises ferroviaires, les cantons voisins. Il intègre aussi des experts externes.

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