Nous sommes le 2 mars 1871, aux alentours de 16h30, à l’arsenal de Morges. Un soldat français travaille avec des camarades à la démolition de cartouches égrenées ou dont le paquet est mal conditionné. Alors que son labeur est presque terminé, il effectue une mauvaise manipulation. Une cartouche, destinée à un fusil Chassepot ou Remington, explose, enflammant immédiatement le grand hangar, ainsi que d’autres caisses de munitions. Les explosions se succèdent alors et soufflent les vitres, ainsi que de nombreuses toitures des bâtiments morgiens.
«Heureusement, le château a fait écran et a protégé en partie la ville de Morges. Les explosions ont été d’une telle violence que leurs détonations ont été entendues à Lausanne et à Thonon» explique, 150 ans plus tard, Renato Pacozzi, restaurateur et responsable des collections du château de Morges.