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Ski: Télé-Dôle gagne la bataille du parking contre le Jura français

Région de Nyon et Télé-Dôle ont gagné la bataille du parking sur sol français desservant la station de ski de la Dôle. Le tribunal administratif de Besançon a en effet suspendu mardi un arrêté pris par le préfet du Jura qui interdisait l’accès à ce parking pour cause de pandémie du coronavirus.

02 févr. 2021, 17:48
Le tribunal administratif de Besançon a suspendu mardi un arrêté pris par le préfet du Jura qui interdisait l'accès à ce parking pour cause de pandémie du coronavirus.

Pour des raisons économiques et d’espace, le parking des Dappes (650 places), refait en 2020 grâce un investissement helvétique, se trouve dans le département français du Jura. Longeant la frontière des deux pays, il est la porte d’entrée du domaine skiable transfrontalier Jura sur Léman, la Dôle côté suisse et les Tuffes côté français.

Avec l’arrêté de la préfecture française, même les Suisses se voyaient donc empêchés d’accéder aux remontées mécaniques de la Dôle.

Se considérant «pris en otage» et déplorant un «imbroglio juridique», selon les termes de Gérard Produit, chargé du tourisme à Région de Nyon, la société Télé-Dôle, exploitant les remontées mécaniques de la station, l’école de ski de la Dôle et le chalet de Cuvaloup, restaurant situé sur les pistes, contestaient en référé la décision du préfet, David Philot. Celui-ci avait pris cet arrêté dès le 29 décembre 2020, et l’avait renouvelé jusqu’au 3 février.

«Erreur d’appréciation»

Le préfet du Jura français estimait que l’accès à ce parking «aurait pour effet de faciliter grandement des regroupements de personnes» et «aurait pour conséquence sanitaire de faciliter la propagation de l’épidémie de Covid-19». «Le virus affecte le département du Jura davantage encore que le reste du territoire de France métropolitaine», faisait-il aussi valoir.

Jugeant que le préfet avait commis une «erreur d’appréciation», le tribunal administratif de Besançon a considéré au contraire que la fréquentation du parking par les skieurs n’était pas de nature «à augmenter de manière significative la circulation du virus Covid-19 dans le département du Jura». Le tribunal a relevé «l’absence de tout espace confiné dans le parking en plein air» et pointé que «l’activité pratiquée sur le domaine skiable exclut en principe tout contact direct ou de type manuporté».

Dialogue renoué

Région de Nyon, l’association de 40 communes du district de Nyon, avait parallèlement envoyé de son côté un courrier au préfet le 21 janvier dernier. Elle demandait un «dialogue dans les plus brefs délais» afin de discuter des solutions et des «compensations financières» pour Télé-Dôle.

Une séance avait d’ailleurs lieu mardi entre les deux parties, selon un porte-parole de Région de Nyon interrogé par Keystone-ATS. Il était dans un premier temps surtout question de renouer le dialogue, de discuter des modalités d’ouverture du parking, au niveau logistique, sécuritaire et sanitaire, selon lui.

Beaucoup d’inconnues

Reste encore de nombreuses inconnues à commencer par la date de réouverture du domaine, mais aussi l’application des nouvelles règles d’accès au territoire français, annoncées ce week-end. Quid des tests PCR? Les Suisses habitants à moins de 30 kilomètres des remontées seront-ils exemptés? Et quel sort sera réservé aux skieurs français? Devront-ils se mettre en quarantaine à leur retour des pistes?

Les réponses à ces questions devraient tomber ces prochains jours. Région de Nyon pourrait fournir quelques éléments dès mercredi.

D’après Patrick Freudiger, directeur de Télé-Dôle, interrogé récemment par l’AFP, les remontées mécaniques ont déjà perdu 40 jours d’exploitation – près de la moitié de la saison – soit un préjudice d’environ 300 000 francs. Or la société Télé-Dôle ne peut prétendre à une aide financière de la Confédération, puisque l’exploitation du domaine a été autorisée par Berne.

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