Le Grand Conseil vaudois a accordé mardi un délai d'un an supplémentaire au gouvernement pour soumettre au peuple l'initiative de l'UDC sur l'interdiction de la mendicité. L'UDC a dénoncé une manoeuvre politique avant les élections et parlé de "mascarade" par rapport aux institutions.
Avec plus de 13'800 signatures valables, l'initiative de l'UDC demande l'interdiction de la mendicité et de l'exploitation des personnes à des fins de mendicité sur le territoire vaudois. Selon la constitution vaudoise, une initiative doit être soumise au peuple au plus tard deux ans après son dépôt.
Solution médiane
Dans le cas précis, le délai arrivait à échéance le 12 août 2015. La règle souffre une exception toutefois: si le gouvernement décide d'opposer un contre-projet à l'initiative, il peut obtenir un an de bonus.
Et c'est bien la volonté du Conseil d'Etat, qui tient à s'inspirer de la solution lausannoise qui limite la mendicité organisée, sans l'interdire. La motion du PLR Mathieu Blanc doit servir à l'élaboration du texte.
Pour l'UDC, la décision du Conseil d'Etat relève de "l'agenda politique", a déploré le député Claude-Alain Voiblet. Pas de vote avant les élections fédérales ou communales (2016), voilà le vrai motif du gouvernement. "Il (le Conseil d'Etat) avait deux ans pour faire le contre-projet", mais rien ne s'est passé, a critiqué l'élu UDC.
Pas le choix
L'extrême gauche a jugé "détestable" que l'on ne soumette pas au peuple dans les délais une initiative que l'on a fait signer. Mais dans le cas présent, il n'y a "pas d'autre choix" que d'accepter la prolongation puisqu'il y a un contre-projet, a relevé la députée Christiane Jaquet-Berger (La Gauche).
Le Vert Raphaël Mahaim est venu au secours de la conseillère d'Etat écologiste Béatrice Métraux en affirmant que le gouvernement était au contraire "d'une transparence totale" et qu'il n'y avait "pas de mauvaise foi" dans ce délai. La ministre a elle-même rejeté toute accusation de "mascarade" et reporté les problèmes sur l'agenda du Grand Conseil.