Vaud: les députés entrent en matière sur le budget 2013 pour un excédent de 4 millions

Les députés vaudois sont facilement entrés en matière mardi sur le budget 2013 qui prévoit un excédent de 4 millions de francs. Le projet a été qualifié de "consensuel" et seule l'extrême gauche a critiqué une absence de changement malgré la nouvelle majorité de gauche au gouvernement.

Par 121 voix contre 4 et sans abstention, les députés ont accepté l'entrée en matière sur un projet de budget qui n'a pas donné lieu à un rapport de minorité, chose "rare", a relevé le rapporteur Frédéric Grognuz. Pour l'élu PLR, le canton de Vaud vit dans "une bulle, un monde à part" par rapport à d'autres cantons suisses, sans parler des pays européens voisins.

Pas de provocation

Alors que la crise frappe l'Europe, Vaud dispose d'un budget "équilibré" malgré la progression des charges de 385,5 millions de francs pour un total de 8,4 milliards, a noté Frédéric Grognuz. La nouvelle majorité de gauche a su éviter "la provocation" et présenter un budget "consensuel", a jugé Jean-Marie Surer, chef du groupe PLR.

Le libéral-radical a cependant mis en garde contre "une remontée de la dette" et la volonté de certains de "trop ouvrir les vannes". Il a dénoncé une augmentation "lente et sûre" du filet social qui risque à terme de faire "exploser" ce type de dépenses.

"L'oasis incroyable de prospérité" que représente le canton de Vaud pourrait ne plus durer, a estimé Jean-Marie-Surer. L'UDC a développé des arguments similaires, parlant de ses "craintes" vis-à-vis de la progression des dépenses dans les secteurs du social, de la santé et de l'asile

Budget de concordance

Le parti socialiste a salué avec "satisfaction" et "enthousiasme" le budget 2013 par la voix de Nicolas Rochat Fernandez. Il répond aux besoins démographiques et le débat sur la facture sociale est le bienvenu, a-t-il déclaré.

Les Verts ont regretté "la timidité" des montants alloués aux enjeux environnementaux, reflet, selon eux, du "sceptiscisme" du conseiller d'Etat Pascal Broulis en la matière. Les Verts'libéraux se sont réjouis d'un budget de "concordance" même si le recours à l'emprunt n'est "pas compatible avec le développement durable", selon Jacques-André Haury.

Immobilisme dénoncé

Seule La Gauche s'en est pris à un budget de "l'immobilisme". "Il n'y a pas la moindre trace de changement de majorité au Conseil d'Etat" dans ce projet, a déploré Jean-Michel Dolivo, qui a fustigé la vision d'"une oasis de riches" alors que la précarisation et la pauvreté augmentent ici aussi, à ses yeux.

Le seul petit débat a finalement porté sur la volonté du président du Conseil d'Etat Pierre-Yves Maillard de modifier la loi sur les prestations complémentaires (PC) pour les familles. Mais là aussi, le compromis a vite été trouvé sur un changement portant sur deux millions de francs. Par 69 voix contre 64 et 3 abstentions, les députés ont suivi la volonté du gouvernement. Reprise du débat budgétaire mercredi.