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A Gland, il chouchoute les espaces verts depuis 40 ans

Depuis quarante ans, Claude Pensalfini chouchoute les espaces verts glandois. Rencontre.

19 avr. 2019, 15:30
Viviane et Claude Pensalfini, avec leur chienne Flora, sur leur balcon glandois.

Derrière chez Claude et Viviane Pensalfini subsistent encore quelques ceps: leur chemin des Vignes a bien changé, tout comme Gland qu’ils observent depuis des années. Si Viviane est une «enfant de Gland qui n’a jamais quitté Gland», Claude, quant à lui, est né à Genève. De ces «racines» demeure une passion fervente pour le Servette FC… et le Servette HC: «Mon père m’a emmené voir mon premier match de hockey à six ans.»

S’habituer au silence

Alors que le petit Claude a 10 ans, la famille Pensalfini emménage à Gland. Un choix stratégique pour son père qui travaillait alors chez Philips, conjugué à une situation moins sympathique: «Il n’avait que la nationalité italienne et à l’époque, nous habitions Carouge dont le maire faisait la guerre à tous les étrangers. Il n’en voulait pas dans les tours où nous vivions», conte-t-il.

Pas de dépaysement pour Claude qui passe pourtant de la ville au village, si ce n’est l’absence de bruit la nuit. Le silence qui règne alors au chemin du Bochet, loin des rumeurs du tram genevois, l’empêche de trouver le sommeil. «Durant les premières années d’école, en tant que Genevois, j’étais considéré comme un étranger.»

Pas question de chômer

Claude Pensalfini effectue ses classes obligatoires – et ses classes de foot – mais il ne court pas après l’école et aspire à devenir paysagiste, «parce que j’aime être dehors». Il trouve une place chez M. Rindlisbacher, mais à 17 ans, il met un terme à sa formation: il a l’impression de stagner. «Hors de question de ne pas travailler: c’était les vacances, j’ai pris mon vélomoteur et je me suis arrêté partout entre Gland et Nyon». La Placette – Manor aujourd’hui – accepte de l’embaucher, il y restera deux ans.

Finalement, c’est en 1978 que le syndic de Gland, Monsieur Rey, lui signale un poste à pourvoir comme employé communal à la voirie. C’est aussi à Gland qu’il rencontre Viviane et qu’ils se marient en 1984.

Pas si seul

«Souvent, quand les gens me croisent dans la rue et que je suis en congé, ils me demandent si je suis malade», raconte l’homme aux pouces verts, qui compte à présent quarante ans de carrière, dont plus des trois quarts au centre sportif En Bord. L’entretien du site lui est attribué quelques années après son inauguration, le seul jardinier de la commune n’arrivait plus à suivre, il fallait un délégué spécial. «Quand j’ai commencé, les gens ne me voyaient plus au village et pensaient que je n’étais plus employé communal», relate Claude, qui cohabite à «En Bord» avec les coureurs, les tennismen et les footballeurs.

«Lorsqu’il me voyait arriver, il faisait des grands signes et descendait de sa tondeuse pour discuter, il est très jovial», se souvient Dominique Montangero, du temps où il était entraîneur. «Je l’ai connu comme quelqu’un de très consciencieux, toujours positif et disponible. Il protège les terrains comme la prunelle de ses yeux.»

Pourquoi changer quand on est bien?

Claude Pensalfini approche de la soixantaine, et bien que les incivilités augmentent au travail – davantage de détritus et autres désagréments – il affiche une mine radieuse. «Je n’ai jamais songé à changer de job à part une fois, et c’était à cause d’un chef. Quand on est bien quelque part, pourquoi changer?»

Reste que Gland, ce n’est quand même pas Hawaii, et la famille Pensalfini rêve de climats plus doux pour se reposer lorsque le temps de la retraite viendra. Au Tessin, il devrait aussi y avoir de quoi jardiner!

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