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Genève: deux ans de prison requis contre un ancien cadre des SIG

Deux ans de prison avec sursis ont été requis contre l'ancien cadre des Services industriels de Genève jugé par le Tribunal de police pour corruption.

02 juin 2016, 16:50
Le procureur a requis deux ans de prison avec sursis contre le cadre.

Le premier procureur Stéphane Grodecki a requis jeudi une peine de 2 ans de prison avec sursis à l'encontre de l'ancien cadre des Services industriels de Genève (SIG), jugé pour corruption par le Tribunal de police de Genève. Il s'agit de la sanction maximale exigible devant cette instance.

Le prévenu est accusé d'avoir touché, en 2011, de l'argent de la part du patron de la société tessinoise Reninvest, active dans le domaine de l'énergie éolienne, alors qu'il négociait au nom des SIG des partenariats avec cette entreprise. Pour le procureur, l'ex-cadre ne doit bénéficier d'aucune circonstance atténuante.

"C'est un cheval de Troie, un traître", a poursuivi M. Grodecki. Le magistrat a également demandé au tribunal de prononcer à l'encontre du prévenu une interdiction de travailler dans le service public en Suisse, que ce soit au niveau communal, cantonal ou fédéral ou en faveur d'un établissement subventionné par l'Etat.

L'accusé est aussi poursuivi par le Ministère public pour avoir tenté de corrompre le responsable de la société Swisswinds, spécialisée dans le domaine éolien en Valais. Il aurait réclamé 100'000 francs afin de ne pas nuire au projet de partenariat entre Swisswinds et les SIG.

Acquittement demandé

Le prévenu rejette les accusations. Il a affirmé que le patron de Swisswinds a inventé une histoire de corruption pour lui porter préjudice. Les deux hommes auraient été en conflit à l'époque des faits.

Dans le dossier Reninvest, les 180'000 francs qui ont été transférés sur l'un des comptes bancaires de l'accusé étaient destinés à sa femme. L'argent devait notamment permettre à la société tessinoise d'acquérir les droits d'auteur d'un livre que l'épouse du prévenu avait écrit sur les pionniers de l'énergie éolienne en Suisse.

Le patron de Reninvest, qui se trouve aussi jugé pour corruption, demande également son acquittement. Le procureur a requis à son encontre une peine de 18 mois de prison avec sursis. Il a aussi souhaité que le tribunal interdise à l'entrepreneur tessinois de collaborer dans le cadre de son travail avec des entités étatiques en Suisse.

"Le dieu Eole a rendu les gens fous dans ce dossier", a déploré M. Grodecki. Il a amené les deux accusés "à oublier ce qu'était le code pénal".

Les SIG également tancés

Le magistrat n'a pas non plus épargné la direction des SIG de l'époque. Cette dernière était informée de ces affaires, mais "elle a laissé pourrir la situation" au lieu de les dénoncer et a choisi le silence pour des raisons commerciales.

M. Grodecki a espéré que ce procès fera prendre conscience aux SIG qu'ils doivent aussi avoir une approche qui tienne compte de l'intérêt public. Selon l'acte d'accusation, les SIG ont perdu au minimum 68 millions de francs dans les opérations que la régie genevoise a menées en partenariat avec Reninvest.

Le Tribunal de police rendra son jugement dans cette affaire mercredi prochain.

 

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