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Paléo: les techniciens de la Grande scène suent en coulisses

Le matériel scénique des têtes d’affiche du Paléo pèse toujours plus lourd sur les épaules des roadies de la Grande scène. Le rendez-vous nyonnais réagit en recrutant du personnel supplémentaire. Mais cela suffira-t-ilt?

18 juil. 2016, 23:08
/ Màj. le 19 juil. 2016 à 10:57
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Ecrans géants, systèmes luminaires sophistiqués, effets pyrotechniques. De quoi mettre à rude épreuve les nerfs et les biceps de l’équipe technique de la Grande scène, la fameuse golden team, qui assurera durant six jours le stockage, le montage et le démontage du décorum scénique des têtes d’affiche.

Cette année, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ce n’est pas Muse, programmé ce soir, qui lui donnera le plus de fil à retordre. «Ils disposent d’un kit spécial festival très pratique. Ça va rouler», affirme Dan Hauri, stage manager de la Grande scène. Non, pour la golden team, le gros morceau de cette édition sera sans conteste la soirée de mercredi avec Iron Maiden. «Nous allons devoir démonter l’intégralité du système lumière de la scène pour pouvoir accueillir le leur, qui se déploie en forme d’étoile

Une vraie besogne qui occupera les techniciens de 4h du matin à midi le jour du concert. Quelques heures plus tard, ils devront relever un nouveau défi: assurer la transition entre les métalleux britanniques et le groupe Louise Attaque, qui clôturera la soirée. «Ce ne sera pas simple. Nous n’aurons qu’une heure et demie pour sortir de scène le matériel de Maiden. Ce qui est quasiment impossible.» En coulisse, ils devront encore gérer le balai des trois semi-remorques du groupe. «En résumé, ça sera très chaud!»

Toujours plus

Un cas comme celui d’Iron Maiden fait bien sûr figure d’exception sur une édition. Reste que pour l’équipe de Dan Hauri et celle des Arches, l’autre grande scène du festival, la charge de travail est de plus en plus importante. «Les artistes veulent monter des shows toujours plus spectaculaires. On assiste ces dernières années à une surenchère de matériel son et lumière.»

A tel point que le responsable technique a dû tirer la sonnette d’alarme l’an dernier. «Durant le 40e, qui comptait une soirée de plus, nous avons travaillé tous les jours 24h sur 24, en nous relayant. Nous avons atteint là nos limites physiques.»

Renforts à la rescousse

Pour faire face à ces nouvelles exigences, des mesures ont été prises. La golden team a ainsi été étoffée, passant cette année de 33 techniciens à 46. Un deuxième stage manager a également été engagé. Qui plus est, la surface du plateau de la Grande scène a été augmentée pour que l’équipe puisse bénéficier d’un espace de stockage élargi.

Reste un gros point noir: la zone de déchargement située à l’arrière-scène, côté Genève. En plus d’être difficile d’accès, celle-ci ne peut accueillir simultanément que deux semi-remorques. Alors qu’on en compte en moyenne quatre par soirée. De quoi faire perdre un temps considérable aux roadies. «Malheureusement, à ce niveau-là, nous nous heurtons à une contrainte géographique: la forêt qui se situe juste derrière. La seule solution, pour agrandir cette zone, serait de déplacer la Grande scène.»

Une valeur ajoutée

Malgré ces mesures, le job de la golden team ne sera pas une sinécure. En atteste la soirée du mercredi. Finalement, les programmateurs de Paléo, n’auraient-ils pas tout simplement les yeux un peu plus gros que le ventre?

Dany Hassenstein, en charge du menu de l’édition avec Jacques Monnier, admet que les questions liées au matériel des groupes sont peu abordées lors de l’engagement d’un artiste. «Avec les agents, les discussions portent essentiellement sur l’aspect financier.» Il assure toutefois que les équipes techniques sont régulièrement renforcées. Et, surtout, que «l’aspect production pourrait devenir plus présent dans les négociations» dans les années à venir.

Le pool de programmation a donc bien conscience de cette évolution qui a débuté il y a une petite dizaine d’années. «Les concerts sont devenus un véritable art audiovisuel. A ce niveau, les têtes d’affiche internationales sont en compétition. Chacune veut marquer le public, laisser une trace de son passage.»

Une nouvelle donne qui, bien qu’elle pose de nouveaux défis techniques, ne déplaît pas à Paléo. «Notre but, en tant que festival, c’est de proposer du spectacle au public. Et ces nouvelles possibilités techniques ajoutent une vraie valeur aux concerts», conclut Dany Hassenstein.

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