Les écarts de prix pour les médicaments entre la Suisse et une poignée de pays européens considérés comme comparables ont pris l’ascenseur début 2021 en comparaison annuelle, selon le dernier pointage réalisé conjointement par Interpharma et Santésuisse. Le phénomène est toutefois essentiellement attribué à l’évolution des taux de change.
Les préparations innovantes restent les moins sujettes à surtarification en Suisse, avec une différence de 6,9% – contre 4,5% il y a un an – sur la moyenne des tarifs pratiqués au Danemark, en Autriche, en Belgique, au Royaume-Unis, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suède, en Finlande et en France.
Viennent ensuite les médicaments originaux mais dont la protection du brevet est parvenue à expiration, avec une surtaxe de 11,5% contre 10% un an plus tôt, détaillent jeudi la faîtière des laboratoires pharmaceutiques et une de ses homologues des caisses maladie dans leur compte rendu.
Ecarts abyssaux dès la sortie d'usine
Le prix de fabrique, à savoir la part revenant au producteur, peut s'avérer particulièrement éloquent dans l'établissement du prix de ces copies de médicaments originaux.
Sandoz facture ainsi 50,66 francs la boîte de 100 comprimés d'Atorvastatine 10 mg vendue en Suisse, alors que la filiale génériques et biosimilaires de Novartis n'encaisse que 5,65 euros pour un paquet de 98 comprimés écoulés en Belgique.
Hausse du prix des génériques
Particulièrement désavantageux en Suisse de longue date, les génériques coûtaient en avril 2021, 45,2% de plus que douze mois plus tôt, alors que la différence était encore de 42,0% un an plus tôt.
Les préparations innovantes représentaient en 2020 une bonne moitié des 7,6 milliards de francs déboursés par les résidents helvétiques et les assurances pour des médicaments dans le domaine ambulatoire. La facture totale s’est alourdie de 5% sur un an.