La foule est de retour sur la place Tahrir. Au coin de l'Université américaine du Caire, devant le restaurant Hardee's, un barrage de policiers antiémeute fait face aux manifestants. Les grenades lacrymogènes partent sans discontinuer des rangs des policiers, décrivent en l'air un lobe de fumée et retombent dans la foule. L'air pique les yeux, irrite la gorge, brûle la peau. Les manifestants, toussant, pleurant, les yeux rougis, refluent un moment, puis avancent de nouveau. Les plus courageux ramassent les grenades et les relancent vers les policiers. "Le peuple veut la chute de Tantaoui!" , hurlent les manifestants. Le maréchal, chef du Conseil suprême des forces armées, la junte militaire qui dirige de facto l'Egypte depuis la chute de Moubarak, est cette fois la cible des protestataires.
Après trois jours d'affrontements avec la police, les manifestants qui ont de nouveau investi la place Tahrir n'entendent pas s'en laisser déloger. La...