La Suisse «regrette» qu’aucune règle relative aux mécanismes de marché permettant d’exclure un double comptage des réductions d’émissions réalisées à l’étranger n’ait pu être adoptée à la COP25 de Madrid. Berne entend s’engager, avec d’autres Etats partenaires, en faveur d’une réglementation du marché «ambitieuse».
«Durant la COP25, la Suisse s’est engagée en faveur de l’établissement de règles concrètes, permettant de garantir une mise en œuvre efficace de l’Accord de Paris», affirme le négociateur suisse Franz Perrez, cité dans un communiqué de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).
Berne a notamment exigé que les réductions d’émissions réalisées à l’étranger ne puissent plus être comptabilisées à la fois dans le pays à l’origine d’un projet de réduction et dans le pays dans lequel le projet est réalisé, car cela affaiblirait l’accord et donc son efficacité.
Refus de pays émergents
Au final, «aucune règle n’a pu être adoptée pour les réductions d’émissions réalisées à l’étranger», regrette la délégation suisse. Le texte de l’accord «aurait permis de mettre en place des règles solides qui auraient garanti l’ambition de l’Accord de Paris (…) Toutefois, un petit groupe de pays émergents l’ont refusé».
Les travaux seront donc poursuivis l’année prochaine. La Suisse «s’engage déjà, en collaboration avec des pays partenaires favorables à une solution ambitieuse, à appliquer une réglementation solide pour le commerce de certificats de réduction des émissions dans le cadre d’une série de principes qu’ils ont convenu en ce sens (…) et ce jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé au sein d’une COP».
Lors de cette COP25, les Etats partie ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur des règles uniformes quant à la façon de rendre compte des réductions d’émissions réalisées et du soutien dont elles ont bénéficié ou qu’elles ont fourni à d’autres pays, note l’OFEV. «La transparence étant un facteur de confiance fondamental, la Suisse considère ce résultat comme préoccupant. Les pays n’ont plus que jusqu’en 2020 pour s’accorder sur de telles règles».
Contribution financière suisse
La conférence de l’ONU s’est par ailleurs félicitée des dons d’un montant d’environ 9,8 milliards de dollars visant à renflouer le Fonds vert pour le climat, promis en octobre lors de la conférence des pays donateurs. La Suisse a ainsi engagé quelque 150 millions de dollars, souligne l’OFEV.
Le Fonds vert apporte un soutien financier à des projets de réduction des gaz à effet de serre et d’adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement.
Lors de la conférence, la Suisse a encore annoncé qu’elle contribuerait également au fonds d’adaptation de l’ONU et à un programme de la Banque mondiale visant à développer les énergies renouvelables, à hauteur de 31 millions de francs. La Suisse confirme ainsi vouloir apporter une contribution équitable au financement international dans le domaine du climat, écrit l’OFEV.