Par 69 voix contre 45 et 11 abstentions, le Parlement a classé mercredi une motion qui demandait plus de transparence dans l’élection de la présidence du Grand Conseil. Ce texte avait été déposé par Marc-Olivier Buffat (PLR), après la démission début 2020 du président en exercice, Yves Ravenel, à la suite de la découverte d’une condamnation pénale pour menaces sur son épouse.
«C’est une affaire qui a beaucoup secoué le Parlement», a rappelé M. Buffat. Il convient d’en tirer les leçons et d’éviter que ne se reproduise ce genre d’épisode «douloureux aussi bien pour la personne, pour le parti que pour l’ensemble du Grand Conseil».
Le motionnaire demandait que les candidats produisent un extrait de casier judiciaire et d’offices des poursuites et suggérait plusieurs pistes concernant les modalités de vérification. Il a rappelé que le rôle de président est important, qu’il est le premier citoyen du canton et qu’il représente le Parlement.
Aux partis d’assumer
Peut-on confier à une commission externe de trois personnes ou à une délégation du bureau le soin d’appliquer ce «filtre éthique», a demandé Raphaël Mahaim (Verts). Cette appréciation est «politique» et si la délégation se trompe, le discrédit va rejaillir sur l’institution. «C’est aux partis d’assumer cette responsabilité.»
Difficile aussi de savoir où placer le curseur de ce qui est admis ou ne l’est pas, a-t-il ajouté. «Il n’est pas très compliqué de demander: avez-vous eu affaire à la justice et avez-vous des arriérés d’impôts», a rétorqué Marc-Olivier Buffat. «On doit avoir ce petit filtre. Il est proportionné et raisonnable.»
Les élus de gauche, le groupe des Libres et une partie de l’UDC ne l’ont pas entendu de cette oreille et ont classé la motion. «Il ne faut pas tirer avec un canon sur des mouches. C’est une mesure lourde et générale pour un cas vraisemblablement unique dans les annales du Grand Conseil vaudois», a dit Jérôme Christen (Libres).