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Algérie: 25 corps d'otages découverts dimanche

Vingt-cinq corps ont été retrouvés dimanche sur le site gazier du Sahara algérien où s'est achevé la veille une prise d'otages menée par un groupe islamiste armé. L'opération a été revendiquée par l'Algérien Mokhtar Belmokhtar.

20 janv. 2013, 17:14
Au total, cinq Américains faisaient partie des dizaines d'otages retenus sur le complexe par le groupe armée proche d'Al-Qaïda.

 

Dans une vidéo, cet ancien "émir" d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui annonce au nom d'Al Qaïda "cette opération bénie", se dit prêt "à négocier avec les Occidentaux et le gouvernement algérien à condition qu'ils mettent un terme à leurs bombardements des musulmans du Mali", a rapporté le site internet d'information mauritanien Sahara Media.
 
Le ministre algérien de la Communication Mohamed Saïd avait déclaré un peu plus tôt que le nombre de victimes risquait d'être "revu à la hausse", après un premier bilan provisoire officiel qui faisait état samedi de 23 étrangers et Algériens morts, et de 32 assaillants tués par l'armée.
 
Selon un communiqué du ministère lu samedi soir à la télévision d'Etat, les forces algériennes ont pu libérer "685 employés algériens et 107 étrangers"
 
Norvégiens et Britanniques manquants
 
L'Algérie n'a pas donné la nationalité des victimes mais des Occidentaux et des Asiatiques figurent parmi elles, dont un Français, un Américain, deux Roumains, trois Britanniques et une personne résidant au Royaume-Uni, selon leurs pays respectifs.
 
Trois autres ressortissants britanniques sont probablement morts, a annoncé le Premier ministre David Cameron, tandis que le président colombien Juan Manuel Santos affirmait qu'un ressortissant employé par BP pourrait aussi faire partie des otages tués.
 
Le groupe norvégien Statoil, qui gère le site gazier avec le Britannique BP et l'Algérien Sonatrach, a fait état pour sa part de recherches intenses pour retrouver notamment ses cinq employés norvégiens toujours manquants. La Malaisie était aussi sans nouvelles de deux de ses ressortissants.
 
Accent nord-américain
 
Des rescapés ont témoigné de la violence de cette prise d'otages de quatre jours, menée par le groupe "Signataires par le sang" de Mokhtar Belmokhtar. Selon deux ex-otages algériens, neuf Japonais ont été exécutés par les islamistes dès mercredi: trois qui tentaient de s'échapper d'un bus, puis six sur les lieux d'habitation des employés.
 
Dans la base-vie, "ils se sont dirigés vers les chambres des Japonais, un terroriste a crié "ouvrez la porte" avec un accent nord-américain, puis a tiré", a raconté un des témoins, selon qui "ils étaient au courant de toutes nos procédures".
 
Selon la télévision publique algérienne, citant de "hauts responsables militaires", les preneurs d'otages étaient de "nationalité libyenne, néerlandaise, tunisienne, syrienne, égyptienne, malienne, yéménite et canadienne". Il y aurait aussi des Algériens parmi eux.
 
Des opérations de déminage sont en cours sur le site gazier, que le chef des ravisseurs avait menacé de "faire exploser" jeudi selon un enregistrement diffusé par l'agence de presse mauritanienne.
 
L'armée algérienne y a récupéré un arsenal important: "six fusils-mitrailleurs, 21 fusils, deux fusils à lunettes, deux mortiers 60 mm avec roquettes, 6 missiles avec rampes de lancement, deux RPG7 avec huit roquettes, 10 grenades disposées en ceintures explosives", selon un communiqué officiel.
 
Soutien français réitéré
 
Alors que des pays occidentaux se sont inquiétés de l'opération des forces algériennes, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a réitéré son soutien à Alger, déclarant que "face au terrorisme, il faut être implacable".
 
Le président américain Barack Obama, s'exprimant pour la première fois depuis le début de cette crise, a jugé de son côté samedi soir que les "terroristes" islamistes étaient les responsables de la mort des otages.
 
Quant à la presse algérienne, elle a salué la "fermeté et le courage" des militaires algériens, soulignant en revanche "l'échec sécuritaire pour protéger les sites pétroliers".
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